Le gouvernement donne son aval
« Progrès décisifs » dans les négociations sur le Brexit
LONDRES | (AFP) La première ministre britannique Theresa May a obtenu de haute lutte, hier, l’aval de son gouvernement au projet d’accord de Brexit conclu la veille avec Bruxelles, lors d’un conseil des ministres marathon, étape cruciale du processus de divorce d’avec L’UE.
Le négociateur en chef de L’UE Michel Barnier a de son côté estimé que Bruxelles et Londres avaient fait des « progrès décisifs » dans les négociations sur le Brexit, ouvrant la voie à la finalisation d’un accord et à un « retrait ordonné » du Royaume-uni le 29 mars 2019. Il a cependant noté qu’il restait encore « beaucoup, beaucoup de travail ».
« La décision collective du cabinet est que le gouvernement doit approuver le projet d’accord », a déclaré Theresa May lors d’une brève allocution devant le 10 Downing Street. « C’est un pas décisif qui va nous permettre d’avancer et de finaliser l’accord dans les jours qui viennent », a-telle ajouté, légèrement souriante, après une réunion « passionnée » de son cabinet pendant cinq heures, lors de laquelle elle s’est attelée à convaincre ses ministres de surmonter leurs divisions.
L’adhésion du gouvernement britan- nique était indispensable pour permettre la mise en oeuvre de l’étape suivante : l’organisation d’un sommet exceptionnel des dirigeants européens destiné à valider l’accord de retrait. Ce sommet devrait « probablement » avoir lieu le dimanche 25 novembre, selon le premier ministre irlandais Leo Varadkar.
« LE MEILLEUR POSSIBLE »
Selon Mme May, le projet d’accord est « le meilleur possible » pour son pays. Il permettra au Royaume-uni de reprendre le contrôle de « notre argent, nos lois et nos frontières, mettra fin à la liberté de mouvement, protégera les emplois, la sécurité et notre union ».
La dirigeante, qui s’exprimera devant les députés aujourd’hui, a désormais la difficile tâche de convaincre le Parlement britannique de voter le texte, alors que son Parti conservateur est très divisé entre partisans d’un Brexit dur et europhiles.
Les députés européens devront également se prononcer avant le retrait du Royaume-uni.
Malgré l’aval de l’exécutif, le projet d’accord est loin de faire l’unanimité. Partisans et opposants du Brexit craignent qu’il n’oblige le Royaume-uni à se plier aux règles de L’UE pendant des années sans avoir son mot à dire.