Le Journal de Quebec

Un pavillon réinventé

Une cure de jouvence et trois nouvelles exposition­s pour le Musée national des beaux-arts du Québec

- YVES LECLERC

Au terme d’une cure de jouvence majeure, le pavillon GérardMori­sset du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) propose, à travers trois nouvelles exposition­s mettant en vedette 700 oeuvres, une toute nouvelle façon de vivre l’expérience muséale.

Au terme d’une réflexion qui s’est déroulée sur quatre années, le MNBAQ a complèteme­nt repensé la façon de visiter et de parcourir une exposition.

« On se demandait si on était pour y arriver, et on l’a fait. Nous sommes très fébriles, et c’est très énergisant. Ouvrir un pavillon est un travail monstre », a lancé Annie Gauthier, directrice des collection­s et de la recherche, hier, lors de la réouvertur­e du pavillon.

Les trois nouvelles exposition­s se déploient dans sept salles, sur trois étages. Les lieux sont dégagés, aérés, lumineux et immersifs. On retrouve même des percées vers l’extérieur.

« L’expérience de visite se transpose de la beauté qu’on a vécue dans le pavillon Lassonde jusque dans celle, renouvelée, que l’on retrouve au pavillon Gérard-morisset », a-t-elle fait remarquer.

Sur les 700 peintures, sculptures, pièces d’orfèvrerie et de mobilier, oeuvres d’art graphiques et photograph­ies, 400 n’ont jamais été dévoilées au public.

L’exposition permanente 350 ans de pratiques artistique­s au Québec met en valeur, à travers les volets Croire, Devenir, Ressentir, Imaginer, Revendique­r, les personnes qui ont façonné l’histoire de l’art au Québec, de la Nouvelle-france jusqu’à la contre-culture des années 60.

Les modes de présentati­on, mis en place par Jean Hazel et Marie-france Gron- din, permettent aux visiteurs d’avoir un contact plus ressenti avec les différente­s oeuvres.

« Notre but avoué est de faire vivre des émotions, et la scénograph­ie mise en place accentue cet aspect », a précisé Annie Gauthier.

MIRAGE BLANC

Le volet Croire est un écho à l’idée de l’église et du rituel clérical, avec des oeuvres à connotatio­n religieuse, et se déploie comme une église qui a été remaniée avec sobriété et neutralité. On présente même un maître-autel de l’ancien Hôpital général de Montréal, construit entre 1785 et 1788, où l’on peut voir tout le travail de restaurati­on qui a été effectué sur la devanture, ainsi que l’arrière, afin de montrer ce qui n’a pas été complété. La salle Devenir permet aux visiteurs d’entrer en contact, par l’entremise de portraits, à « hauteur d’hommes, avec la bour- geoisie de la société civile du Bas-canada ». « On a l’impression qu’ils sont là et qu’ils nous attendent », a indiqué la commissair­e Anne-marie Bouchard, conservatr­ice de l’art moderne au MNBAQ. Les exposition­s Mirage blanc et D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? sont constituée­s de plusieurs oeuvres récemment acquises par le MNBAQ. Mirage blanc expose 70 oeuvres sur la thématique de l’hiver. D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? est une invitation, à travers 40 oeuvres, à rompre avec l’histoire coloniale du Québec, les blessures qui y sont associées et la montée du populisme de droite.

L’exposition Mirage blanc est présentée jusqu’au 12 mai 2019 et D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? est à l’affiche jusqu’au 12 novembre 2019.

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PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS 1. L’exposition D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? s’intéresse aux artistes qui ont voulu bousculer l’état des choses et rompre avec l’histoire colonialis­te du Québec. 2. Les effets de transparen­ce, créés par la façon de présenter les oeuvres dans les différente­s salles d’exposition, amènent une toute nouvelle expérience pour le visiteur. 3. Ces sculptures, que l’on retrouve dans l’exposition 350 ans de pratiques artistique­s au Québec, témoignent de l’influence de la religion sur l’art au 17e siècle. 1
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