Les jeunes attirés dès le début de leur carrière
ISABELLE LEBLANC
Le privé a la cote auprès des étudiants en médecine familiale, alors que des dizaines d’entre eux optent pour ce réseau dès le début de leur carrière.
Selon des données de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) comp i - lées par Le Journal , 38 jeunes omnipraticiens qui ont obtenu leur licence depuis 2013 travaillent actuellement dans le privé.
Plusieurs d’entre eux ont fait ce choix dès la fin de leurs études.
PAS DE HONTE
« J’ai choisi le privé en sortant de l’école », raconte la Dre Sarah Benalil, employée du réseau privé des cliniques Lacroix, à Québec, depuis 2016.
« Je n’ai jamais eu de honte ou de gêne à dire ça. Souvent, mes collègues me disent que je suis chanceuse », souligne la femme de 39 ans.
D’entrée de jeu, elle avoue que les contraintes du réseau public ont fait pencher la balance. Parmi les avantages, elle a pu demeurer à Québec, plutôt que de devoir prendre un poste en région pour quelques années. Et elle apprécie de pouvoir prendre le temps nécessaire avec ses patients.
« Les gens sont tellement contents quand ils repartent, ditelle. […] On n’a pas le stress de voir un nombre X de patients. »
« Le patient qui vient ici a souvent un médecin de famille dans le système public, mais il n’est pas capable de le joindre. »
MARKETING
Selon la Dre Isabelle Leblanc, du regroupement Médecins québécois pour le régime public, les médecins résidents sont visés par des campagnes de marketing pour les attirer au privé.
« C’est sûr que les gens voient beaucoup les contraintes du public sans voir le bénéfice et se font attirer par des campagnes de marketing pour qu’ils aillent au privé », mentionne-t-elle.
« C’est le plus inquiétant : que les gens aillent directement hors du système. Ils baissent les bras », ajoute la Dre Leblanc.