Le fétichisme de la légalité
Justin Trudeau a profité des commémorations de l’armistice pour dénoncer la montée du « populisme ». En gage ultime de son ostentatoire vacuité intérieure, le PM n’a évidemment pas défini ce qu’est le populisme, un terme au contour pourtant flou.
Chose certaine, le populisme signifie le rejet des gouvernements traditionnels et des puissants qui agissent en prescripteurs d’opinions sans écouter les revendications de la population. En ce sens, ce n’est pas une pathologie, mais l’antidote aux dérives des législateurs déconnectés du vécu des individus, aveuglés par la préservation de leur pouvoir politique et par l’avancement d’un constructivisme social dans lequel la population ne se reconnaît pas.
SIMULACRE
L’initiative de la ministre fédérale de la Santé, Mme Petitpas-taylor illustre parfaitement l’abîme qui sépare les gouvernants des gouvernés. Dans un simulacre d’indignation, elle a dénoncé le fait que des Québécois payent pour obtenir rapidement des examens médicaux en cliniques privées, et exige la cessation de cette pratique afin de respecter la Loi canadienne sur la santé.
Pourtant, les examens payants ne sont pas le problème. Ils constituent la solution à l’échec de la soviétisation du système médical et aux drames humains qu’il engendre. Mais cette considération importe peu à Mme PetitpasTaylor. Plutôt que d’adapter la loi à la réalité, elle veut en forcer son application fanatique. Elle fait primer la légalité sur la légitimité. Faut-il donc être surpris que la population soit en colère lorsque la ministre de Santé se travestit en ministre de la Maladie ?
IMPITOYABLE
Dans son ensemble, la classe politique, douillettement nichée dans sa tour d’ivoire, privilégie la fidélité aux textes plutôt que le bien-être des populations. Elle sombre dans le fétichisme de la légalité.
Plutôt que de nous servir de fumeuses envolées lyriques anti-populistes, M. Trudeau aurait tout intérêt à réfléchir aux racines du phénomène qu’il dénonce. Sans quoi, les prochaines élections risquent d’être impitoyables !