Oui aux réfugiés
Après avoir croupi huit ans dans une prison pakistanaise, Asia Bibi, une chrétienne de 53 ans, a été acquittée par la Cour suprême du Pakistan du crime de blasphème qu’elle aurait commis en buvant l’eau d’un puits réservé aux musulmans.
Enragés, les partis religieux moyenâgeux et leurs crétins de supporteurs ont pris les rues du pays d’assaut pour réclamer qu’elle soit pendue, et non libérée.
Rien de tel pour améliorer la perception qu’ont les gens de l’islam.
Le premier ministre du Pakistan, Imran Khan, ex-playboy londonien et ex-mari de la fille d’un milliardaire anglais juif, a permis aux intégristes — qu’il appelle « ennemis de l’islam » — de faire appel du jugement de non-culpabilité pour que le pays ne sombre pas dans le chaos.
Asia Bibi se terre en lieu sûr, mais ne pourra quitter le Pakistan avant que l’appel ne soit entendu. À condition de gagner.
Et à moins que le Canada et le Pakistan ne s’entendent pour lui offrir un sauf-conduit chez nous.
HONTE AUX BRITISH
La Grande-bretagne a refusé de lui donner l’asile, craignant pour la sécurité de son personnel diplomatique au Pakistan et pour ne pas hérisser les extrémistes parmi 1,2 M d’anglo-pakistanais sur son territoire.
L’à-plat-ventrisme des conservateurs britanniques devant l’extrême droite religieuse a choqué. Avec raison.
On ne peut pas sauver tout le monde, mais je conçois mal qu’on puisse s’opposer à accueillir Asia Bibi et sa famille au Canada.
Si j’étais première ministre, j’accueillerais les persécutés avant les diplômés que nous ne sélectionnons que pour notre propre bien.
J’espère seulement qu’on ne fera pas poiroter Asia Bibi et sa famille avant d’obtenir une audience pour déterminer s’ils sont de véritables demandeurs d’asile, ou non. Je pense à cette famille du Moyen-orient qui fait la manchette ces jours-ci parce qu’elle a attendu neuf ans avant d’être entendue par la Commission.
Neuf ans.