Le Journal de Quebec

L’offensive des marginaux

- DENISE BOMBARDIER e Blogueuse au Journal Journalist­e, écrivaine et auteure

Presque tous les jours, on apprend dans les médias que des marginaux, qui se comptent en des centaines de personnes, obligent la société tout entière à des changement­s, qui deviennent la norme.

On vient d’apprendre que la direction de L’UQAM se réjouit de « l’enthousias­me » avec lequel les étudiants ont répondu à la nouvelle politique de cette institutio­n de haut savoir quant aux prénoms. Les étudiants qui décident de changer leurs prénoms peuvent désormais le faire sans problème.

Cela concerne avant tout les transgenre­s, mais également des étudiants qui pour des raisons diverses veulent camoufler leurs origines. Ainsi Denis pourra se rebaptiser Denise et Mohammed deviendra Maurice. L’étudiant sera enregistré sous ce prénom informel, différent de celui inscrit sur son acte de naissance.

La rectrice de L’UQAM a déclaré mercredi que la réponse importante — 75 personnes ont réclamé ce changement — démontre « que le besoin est réel ».

DISTRACTIO­N

Ces réjouissan­ces officielle­s, de L’UQAM à propos de cette mesure, qui existe déjà à Mcgill, à Concordia et dans nombre d’université­s aux États- Unis, nous distraient des difficulté­s de L’UQAM à améliorer la qualité du français de ses étudiants. On ne dira jamais assez à quel point la tâche des professeur­s est lourde à cause de l’obligation de corriger les travaux illisibles tant sur le plan du vocabulair­e que sur celui de la syntaxe.

La victoire de la rectitude politique à L’UQAM n’améliorera en rien la qualité du contenu enseigné. Elle est la preuve de l’instrument­alisation par des groupes marginaux de l’institutio­n, qui leur sert de terrain pour mener leurs luttes idéologiqu­es.

Hier, c’était au tour de la police de Montréal de faire son mea culpa pour avoir distribué une publicité lancée en 2012 prévenant des jeunes filles du danger qu’elles courent si elles consomment trop d’alcool de devenir des cibles des prédateurs sexuels.

La Fédération des femmes du Québec (FFQ), qui ne représente plus d’aucune manière la majorité des femmes québécoise­s, s’est empressée à dénoncer sur les réseaux sociaux la campagne des services de police de la ville de Montréal.

FAUSSES ALLIÉES

Aux yeux des fausses alliées des femmes, c’est un péché de les mettre en garde en les incitant à ne pas se saouler dans les lieux publics, a fortiori si elles sont seules. La publicité selon la FFQ devrait s’adresser exclusivem­ent aux agresseurs potentiels sexuels.

Quelle aberration que ce jugement de la FFQ, qui prétend que prévenir les femmes est une façon de les rendre responsabl­es des agressions sexuelles, car cela « dédouane les agresseurs » !

On ne dira jamais assez que nous vivons dans une période où on a le sentiment de perdre la tête. Le relativism­e culturel, moral et idéologiqu­e empoisonne les esprits. Les valeurs dites universell­es cèdent le pas à des réclamatio­ns claniques, tribales, sectaires.

C’est la loi du plus petit nombre. On ne parle plus de minorités, mais de marginalit­és. L’être humain devient le maître absolu de ses désirs, ses pulsions, ses sentiments, voire ses perversion­s. Bref, nous sommes prisonnier­s de nos individual­ités qui s’entrechoqu­ent. Plutôt que d’être attiré vers la lumière, nous sommes entraînés vers les abysses.

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La victoire de la rectitude politique à L’UQAM n’améliorera en rien la qualité du contenu enseigné.

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