« El Chapo » aurait versé des pots-de-vin à Interpol
Joaquin Guzman soudoyait de nombreux haut placés
NEW YORK | (AFP) Joaquin Guzman, alias « El Chapo », et son cartel de Sinaloa versaient de nombreux pots-de-vin au ministère de la Justice mexicain, à la police, l’armée et même à Interpol, a indiqué hier un ex-responsable du cartel, au troisième jour du procès du narcotrafiquant mexicain à New York.
Le témoin, Jesus Zambada, frère du codirigeant présumé du cartel Ismael « Mayo » Zambada, a détaillé à la barre les dépenses du cartel pour protéger les opérations d’acheminement de tonnes de cocaïne colombienne vers les États-unis.
TÉMOIN-CLÉ
Jesus Zambada, emprisonné aux ÉtatsUnis depuis son arrestation en 2008, a raconté en détail, devant le tribunal fédéral de Brooklyn, comment il avait personnellement soudoyé le patron du ministère de la Justice à Mexico, la police fédérale en charge des transports, et « également Interpol » (organisation internationale de coopération policière). « Les pots-de-vin pour les fonctionnaires de la ville de Mexico représentaient environ 300 000 dollars par mois », a affirmé cet homme de 57 ans, qui travailla 20 ans durant pour le cartel et est apparu comme un témoin-clé de l’accusation depuis le début de sa déposition mercredi.
CODIRIGEANT
Sur le banc des accusés, Joaquin Guzman, en costume sombre et cravate, a écouté avec attention son ex-collaborateur.
La veille, Jesus Zambada avait expliqué en détail le fonctionnement du cartel, responsable selon la justice américaine d’avoir exporté quelque 154 tonnes de cocaïne aux ÉtatsUnis entre 1989 et 2014.
Alors que l’avocat de la défense avait présenté « El Chapo » comme un bouc émissaire du gouvernement mexicain, Jesus Zambada a notamment affirmé mercredi qu’el Chapo codirigeait bien le cartel avec son frère Ismael.
Depuis son extradition en janvier 2017, Guzman, qui risque la perpétuité, est détenu dans des conditions très strictes, dues à deux précédentes évasions au Mexique.