Le Journal de Quebec

May défend son projet d’accord au Parlement

La chef du gouverneme­nt a tenté de convaincre les députés britanniqu­es pendant trois heures, hier, à Londres

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LONDRES | (AFP) Ébranlée par des démissions de ministres en série, la première ministre britanniqu­e Theresa May a défendu hier bec et ongles son projet d’accord de divorce avec l’union européenne, faisant planer la menace d’un retour en arrière sur le Brexit si elle n’obtenait pas de soutien.

« Je crois, avec chaque fibre de mon être, que le chemin que j’ai suivi est le meilleur pour mon pays », a déclaré Mme May devant la presse en fin de journée, assurant agir dans « l’intérêt national ».

Elle avait auparavant affronté pendant trois heures des députés, vent debout contre l’accord, tentant de les convaincre de soutenir le texte de près de 600 pages qui avait provoqué plus tôt la démission de quatre membres de son gouverneme­nt, dont son ministre responsabl­e du Brexit, Dominic Raab.

« Le choix est clair : nous pouvons choisir de partir sans accord, risquer qu’il n’y ait pas de Brexit du tout, ou choisir de nous unir et soutenir le meilleur accord que nous pouvions négocier, cet accord », a prévenu Mme May.

OPPOSITION

Mais outre l’hostilité prévisible de l’opposition, la chef du gouverneme­nt est en butte à celle de bon nombre de députés de son propre parti, dont plusieurs tentent d’organiser un vote de défiance pour l’évincer.

C’est le député conservate­ur pro-brexit Jacob Rees-mogg, à la tête du puissant groupe parlementa­ire euroscepti­que Euro- pean Research Group (ERG), qui est à la manoeuvre, l’accusant d’avoir trahi les promesses faites au peuple britanniqu­e.

L’appui de 48 députés, soit 15 % du groupe conservate­ur aux Communes, est toutefois nécessaire pour organiser un tel vote et il faudrait ensuite qu’une majorité de députés conservate­urs votent contre Theresa May. Le député europhile Kenneth Clarke s’est dit sceptique : « Il n’y a pas de solution de rechange », a-t-il confié à Sky News.

D’AUTRES DÉPARTS

Alors que mercredi soir la première ministre se targuait d’avoir obtenu le soutien de son cabinet, les démissions se sont enchaînées hier avec, outre le départ de Dominic Raab, ceux de la secrétaire d’état du Brexit Suella Braverman, du secrétaire d’état à l’irlande du Nord Shailesh Vara, et de la ministre du Travail Esther Mcvey, inquiets notamment du sort réservé à la province britanniqu­e d’irlande du Nord après le Brexit.

Ces démissions ont conforté les partisans d’une sortie sans accord avec L’UE dans le propre camp de Mme May.

Elles ont aussi ragaillard­i les partisans d’un second référendum sur le Brexit, une idée qui gagne du terrain même si Theresa May a répété hier qu’elle n’y recourrait pas.

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THERESA MAY Première ministre britanniqu­e

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