Le hip-hop a la cote à Révolution
Signe que le genre est maintenant bien implanté dans la culture populaire, le hip-hop québécois a la cote à Révolution. Depuis la première émission, on a entendu trois titres de Loud, ce qui place le rappeur québécois ex æquo avec Corneille et Coeur de pirate en tête des artistes chouchous des danseurs.
Éliminé à l’issue des face-à-face, Mukoma-k. Nshinga a même dansé exclusivement sur du rap keb. Il a d’abord séduit les maîtres sur Devenir immortel (et puis mourir), de Loud, avant de rendre les armes après sa prestation de dimanche dernier, au son de New Power, du Montréalais Shash’u.
Sur les 91 chansons choisies par les danseurs de Révolution depuis le début de la compétition (cette compilation a été effectuée avant l’émission de dimanche), huit sont issues du répertoire rap keb.
Fondateur des Disques 7e Ciel (Koriass, Alaclair Ensemble, Fouki), Steve Jolin se réjouit de cette incursion du rap d’ici dans les salons québécois.
« Il est temps que notre musique soit reconnue. Le rap québécois n’a rien à envier aux autres nations. Est-ce que je suis surpris de la présence du rap québécois à Révolution ? Un peu. À l’ère de la mondialisation, la musique est tellement accessible de tous les côtés que pouvoir se démarquer comme ça, c’est le fun », observe celui qui fait lui-même du rap sous le nom de scène Anodajay et dont une des chansons a fait danser un participant de Révolution.
AUCUNE CONTRAINTE
La productrice au contenu de Révolution, Marianne Boulet, voit dans cette présence remarquée du rap keb « une belle surprise ». Elle applaudit aussi la large place faite à la musique québécoise (35 chansons sur 91).
« Au départ, les danseurs sont arrivés avec des listes de chansons qu’ils souhaitaient faire. D’emblée, on retrouvait beaucoup de musique francophone », note-t-elle.
Ce parti-pris pour la musique québécoise est d’autant plus valorisant que les danseurs n’ont quasiment aucune contrainte dans le choix des chansons. Les seuls refus surviennent lorsque la production ne peut obtenir la libération des droits d’une chanson originale.
« Autant les danseurs sont contents d’avoir cette plateforme, autant ils sont conscients que c’est une plateforme pour la musique québécoise aussi. Personne n’est insensible à ça », observe Mme Boulet.