Marc Labrèche dans la tête des artistes
L’acteur se fait documentariste dans Le cri du rhinocéros
On connaît Marc Labrèche l’acteur et l’animateur. Or, il y a aussi le documentariste. On le découvre avec Le cri du rhinocéros qui recueille les confidences de créateurs d’ici, de la France et des États-unis à partir d’une question toute simple, mais riche de sens : un artiste peut-il avoir tout dit ?
Oeuvre comme il ne s’en fait pas – le cas de Marc Labrèche est unique –, ce documentaire s’amorce avec une histoire inventée, celle du jeune Henri Duberger qui a soulevé les passions en imitant des cris d’insectes et d’animaux, son plus célèbre étant celui du rhinocéros.
À partir de cette déstabilisante prémisse et la présentation des deux extraterrestres qu’il dit côtoyer tous les jours, celui qui a conduit les entrevues devant la caméra, a signé le scénario et s’est attardé à la réalisation part à la rencontre de cinéastes, de chanteurs et d’écrivains.
En à peine plus de 50 minutes, le téléspectateur est témoin de pas moins de 17 courts entretiens. Il y a ceux avec les cinéastes québécois Xavier Dolan, Denys Arcand, Denis Villeneuve et François Girard. D’autres encore avec des romanciers tels que Frédéric Beigbeder, John Irving et Jonathan Franzen. Par contre, on sourcille en constatant que du nombre, seulement deux sont des femmes. Ariane Moffatt et Charlotte Gainsbourg. Un échantillon bien mince. Et force est d’admettre que quelques minutes à peine avec des gens aussi expérimentés, c’est trop peu.
PISTES INTÉRESSANTES
Heureusement, les angles abordés lors de ces tête-à-tête des deux côtés de l’atlantique piquent la curiosité. De la redondance à laquelle sont confrontés les artistes, Frédéric Beigbeder dit : « Ce n’est pas grave de se répéter, c’est normal ; c’est parce qu’on a trouvé sa voie, on a trouvé le ton qui nous correspond. » Denis Villeneuve, lui, avoue être « habité » par l’idée de se répéter. Deux d’entre eux, Denys Arcand et François Girard, dévoilent des images surprenantes de l’aspect créatif. « Il faut obéir à ses démons », affirme le premier. « On est des réveilleurs de monstres », précise le deuxième.