Le Journal de Quebec

Legault éclabousse Sico

Il se montre toutefois peu optimiste pour ce qui est d’un revirement de situation

- CHARLES LECAVALIER

BOSTON | François Legault est furieux contre la décision de Sico de quitter le Québec et invite les Québécois à cesser d’acheter de la peinture de cette entreprise.

Plus de 80 ans après sa fondation à Québec, Sico a annoncé mercredi qu’elle déserterai­t le Québec en 2019, entraînant du même coup la perte d’au moins 125 emplois. L’usine de production Sico de Québec fermera ses portes en septembre 2019, tout comme l’entrepôt de Longueuil.

« Moi, je ne sais pas si les Québécois doivent continuer à acheter de la peinture Sico qui n’est pas faite au Québec », a dénoncé le premier ministre en marge d’une mission économique à Boston, aux États-unis.

Le boycottage économique peut-il être une arme ? « Je dis juste que ça m’achale. Il faut voir les autres marques qui restent qui sont québécoise­s. Les Québécois devraient être sensibles à l’achat local », a-t-il ajouté.

En après-midi, il s’est dit inconforta­ble avec le mot « boycott », un « gros mot qu’il n’a pas utilisé », mais a pourtant réitéré cet appel. « Moi, j’invite plutôt les gens à acheter de la [peinture] Laurentide ou d’autres marques qui sont vendues au Québec. […] Achetez québécois », a indiqué M. Legault.

PERTE DE CONTRÔLE

M. Legault connaît bien cette entreprise puisqu’il a siégé à son conseil d’administra­tion de 1995 à 1998. « Ce qui est arrivé, c’est qu’on a perdu le siège social. Ç’a été vendu à une entreprise de Hollande [en 2006], puis à une entreprise américaine. On a complèteme­nt perdu le contrôle », a-t-il expliqué.

Il n’a pas beaucoup d’espoir de convaincre Sico de faire marche arrière. « Les poignées sont limitées lorsqu’on a perdu le siège social. Ce n’est plus ici que ça se passe », a-t-il dit. Il affirme que son ministre de l’économie Pierre Fitzgibbon travaille déjà à un plan pour retenir les fleurons québécois. « L’actionnair­e de contrôle à l’époque, c’était Jean-paul Lortie et il voulait tout faire pour la garder au Québec. Il faut que des organismes comme Investisse­ment Québec s’impliquent avec les actionnair­es de contrôle pour s’assurer qu’on garde nos entreprise­s », a-t-il dit. Il suggère par exemple de favoriser la mise en place d’actions multivotan­tes pour les entreprise­s québécoise­s cotées en bourse.

« Les Québécois doivent le plus possible acheter des produits qui sont faits au Québec », a-t-il martelé.

En entrevue à LCN, le ministre du Travail, Jean Boulet, a indiqué que l’entreprise Sico n’avait pas encore officielle­ment fait part au gouverneme­nt du Québec de son intention de fermer ses installati­ons au Québec.

« On n’a pas reçu, en date de ce jour, l’avis de licencieme­nt collectif conforméme­nt à la loi », a-t-il déploré.

« MOI, J’INVITE PLUTÔT LES GENS À ACHETER DE LA LAURENTIDE OU D’AUTRES MARQUES QUI SONT VENDUES AU QUÉBEC. […] ACHETEZ QUÉBÉCOIS » – François Legault, premier ministre du Québec

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