Métamorphose complète d’une polyvalente mal aimée
Longtemps considérée comme l’une des pires, elle est devenue la meilleure polyvalente ouverte à tous
SAINT-JÉRÔME | L’école secondaire Saint-stanislas, à Saint-jérôme, a réussi tout un tour de force : elle s’est tellement améliorée au cours des dernières années qu’elle est devenue la meilleure école publique québécoise ouverte à tous.
La situation était tout autre, il y a une quinzaine d’années, raconte le directeur Jean-pierre Tremblay. L’établissement, que tout le monde appelle « Saint-stan », était même considéré comme l’une des pires écoles des environs.
Puis le vent a tourné il y a plusieurs années, grâce à un encadrement serré et à un suivi rigoureux, poursuit la directrice adjointe, Annie Marcotte. « Quand ça ne va pas bien pour des élèves, on nous les envoie pour qu’on les réchappe ! », dit-elle.
UNIFORME ET CELLULAIRE INTERDIT
Dans cette école secondaire d’environ 700 élèves, tous portent maintenant l’uniforme et le personnel s’assure que le code vestimentaire est respecté à la lettre.
Le moindre écart de langage ou devoir non fait est pris au sérieux. L’utilisation du cellulaire est interdite même durant les pauses ou l’heure du dîner, sous peine de se faire confisquer le précieux appareil pendant une semaine.
Les élèves de première et deuxième secondaire doivent rester sur le terrain de l’école pendant l’heure du dîner, ce qui les empêche d’aller flâner dans le centre commercial situé tout près. De nombreuses activités parascolaires sont offertes pendant l’heure du dîner. « On les occupe avant qu’ils nous occupent ! », lance Mme Marcotte en riant.
PLUS QU’UNE JOB
Même si ces règles strictes ont permis de changer le climat de l’école, le directeur et son adjointe s’entendent toutefois pour dire que ce sont les profs et la qualité de leur enseignement qui font des petits miracles, au quotidien. À « Saint-stan », les garçons réussissent aussi bien que les filles.
« On a une équipe d’enseignants chevronnés, qui ont des attentes élevées envers les élèves et qui ont aussi des liens privilégiés avec eux. Ils font plus que leur job d’enseignants », affirme Mme Marcotte.
Plusieurs ne comptent pas leurs heures, n’hésitant pas à rencontrer un intervenant du CLSC pour venir en aide à un jeune ou se lançant dans mille et un projets avec leurs élèves, qui visiblement l’apprécient beaucoup.
« L’encadrement est plus strict qu’ailleurs, mais l’ambiance et les profs sont l’fun, c’est ça qui est spécial », affirme Jean-christophe Bourque, un élève de cinquième secondaire.
La camaraderie qui règne entre les enseignants fait en effet toute la différence, ajoute Mme Marcotte. Dans la salle du personnel, les blagues et les fous rires font partie du quotidien.
La bonne humeur est contagieuse et les élèves le ressentent, affirme l’enseignante Suzie Girard.
Dans cette école qui a été construite pour accueillir des élèves du primaire, il n’y a ni agora, ni piscine, ni auditorium, mais « beaucoup de plaisir », ajoute son collègue, Sébastien Fortin.
COMME UNE FAMILLE
La plupart des profs enseignent d’ailleurs à l’école depuis de nombreuses années. « C’est ce qui fait la force de l’école, on est comme une famille ici. On connaît tous nos élèves, ça fait une différence », affirme l’enseignante Élisabeth Grenier.
Lors du passage du Journal, des jeunes de cinquième secondaire préparaient leur texte pour l’album des finissants. Plusieurs en ont profité pour remercier les profs. Une élève a écrit : « Saint-stan, c’est comme une famille. Ce n’est pas parfait, mais c’est essentiel. »