Le Journal de Quebec

Labeaume associe Ford au « populisme américain »

- STÉPHANIE MARTIN ET DOMINIQUE LELIÈVRE

Les coupes du gouverneme­nt de Doug Ford dans les services aux francophon­es sont une « provocatio­n pure et simple » aux « relents de populisme américain », dénonce Régis Labeaume, qui a transmis ces critiques directemen­t au premier ministre ontarien, dans une lettre, hier.

« Je ne peux pas croire qu’à titre de Canadien, vous puissiez être fier des mesures que vous avez prises hier [jeudi], qui ont des relents de populisme américain », écrit le maire de Québec dans la missive rédigée en français et adressée à Doug Ford.

Il implore le premier ministre de revenir sur sa décision de mettre la hache dans le projet d’université de l’ontario français et dans le Commissari­at aux services en français.

« PROVOCATIO­N »

Comme maire fondateur du Réseau des villes francophon­es et francophil­es d’amérique, il déplore une attaque contre les Ontariens dont la langue est le français.

« Vous êtes un homme beaucoup trop intelligen­t pour ne pas savoir quelles conséquenc­es aurait votre décision, et le simple fait que vous l’ayez prise quand même est une provocatio­n pure et simple envers la population francophon­e de votre province et de tout le reste du pays », affirme également M. Labeaume dans la lettre qu’il a diffusée sur les réseaux sociaux en soirée.

« En tant qu’administra­teur moi-même, je sais qu’il faut parfois effectuer des rationalis­ations pour équilibrer les budgets, mais jamais je ne procéderai­s à de telles coupures sans mesurer les impacts », peut-on également lire dans le document.

GESTE « MESQUIN »

Plus tôt, hier, en mêlée de presse, Régis Labeaume avait qualifié « d’épouvantab­le » et de « mesquin » le geste du gouverneme­nt de Doug Ford.

« Il est-tu en train de créer une petite crise linguistiq­ue pour faire plaisir aux anglophone­s ? Voyons donc, toi ! » a-t-il lancé, en se disant prêt à venir en aide à la communauté franco-ontarienne.

« Ce sont des gens que je connais. Je suis allé les voir depuis les 10 dernières années. Ils ne méritent pas ça. Ils se débattent et ils ont le droit de garder leur langue. »

M. Labeaume remet en question la nécessité des coupes, estimant qu’elles ne pèsent pas lourd sur le déficit de 15 milliards de dollars de cette province.

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