Labeaume associe Ford au « populisme américain »
Les coupes du gouvernement de Doug Ford dans les services aux francophones sont une « provocation pure et simple » aux « relents de populisme américain », dénonce Régis Labeaume, qui a transmis ces critiques directement au premier ministre ontarien, dans une lettre, hier.
« Je ne peux pas croire qu’à titre de Canadien, vous puissiez être fier des mesures que vous avez prises hier [jeudi], qui ont des relents de populisme américain », écrit le maire de Québec dans la missive rédigée en français et adressée à Doug Ford.
Il implore le premier ministre de revenir sur sa décision de mettre la hache dans le projet d’université de l’ontario français et dans le Commissariat aux services en français.
« PROVOCATION »
Comme maire fondateur du Réseau des villes francophones et francophiles d’amérique, il déplore une attaque contre les Ontariens dont la langue est le français.
« Vous êtes un homme beaucoup trop intelligent pour ne pas savoir quelles conséquences aurait votre décision, et le simple fait que vous l’ayez prise quand même est une provocation pure et simple envers la population francophone de votre province et de tout le reste du pays », affirme également M. Labeaume dans la lettre qu’il a diffusée sur les réseaux sociaux en soirée.
« En tant qu’administrateur moi-même, je sais qu’il faut parfois effectuer des rationalisations pour équilibrer les budgets, mais jamais je ne procéderais à de telles coupures sans mesurer les impacts », peut-on également lire dans le document.
GESTE « MESQUIN »
Plus tôt, hier, en mêlée de presse, Régis Labeaume avait qualifié « d’épouvantable » et de « mesquin » le geste du gouvernement de Doug Ford.
« Il est-tu en train de créer une petite crise linguistique pour faire plaisir aux anglophones ? Voyons donc, toi ! » a-t-il lancé, en se disant prêt à venir en aide à la communauté franco-ontarienne.
« Ce sont des gens que je connais. Je suis allé les voir depuis les 10 dernières années. Ils ne méritent pas ça. Ils se débattent et ils ont le droit de garder leur langue. »
M. Labeaume remet en question la nécessité des coupes, estimant qu’elles ne pèsent pas lourd sur le déficit de 15 milliards de dollars de cette province.