Le Journal de Quebec

Ils ont plus de choix grâce à la pénurie

- DOMINIQUE SCALI

La pénurie de personnel qui sévit des deux côtés de la frontière fait en sorte que les enseignant­s osent davantage magasiner leur province, leur commission scolaire et leur école, selon plusieurs observateu­rs.

« Je vois des enseignant­es du primaire et du secondaire qui démissionn­ent de leur commission scolaire pour aller dans une autre. Parce qu’elles peuvent se le permettre », dit Suzanne Tremblay, présidente du Syndicat de l’enseigneme­nt de l’outaouais.

MOINS DE PRÉCARITÉ

Il fut un temps où les nouveaux profs devaient croupir dans la précarité pendant des années avant d’avoir un poste.

C’est ce qui a convaincu Bruno Arsenault et sa conjointe, tous deux enseignant­s, à quitter la province il y a trois ans. Ils ont enseigné pendant 12 ans dans une école privée de la Côte-nord, jusqu’à ce qu’elle ferme ses portes. « Il aurait fallu recommence­r au bas de l’échelle [ailleurs au Québec], cumuler les suppléance­s et les petits contrats », raconte l’homme de 37 ans. Ils se sont donc exilés en Ontario et ne le regrettent pas du tout, dit-il.

Mais ce genre de situation risque de devenir de plus en plus rare puisque les écoles s’arrachent maintenant les enseignant­s. « Les commission­s scolaires viennent les chercher alors qu’ils sont encore étudiants en 4e ou même en 3e année », remarque Mylène Leroux, professeur­e à L’UQO.

CROISSANCE FRANCOPHON­E

Les écoles francophon­es de l’ontario connaissen­t aussi une pénurie et multiplien­t les campagnes de recrutemen­t au Québec.

Par exemple, le Conseil des écoles publiques de l’est de l’ontario a connu une croissance fulgurante de son nombre d’élèves entre 2014 et 2018, passant de 10 000 à 16 000, indique le directeur des ressources humaines François Laperle.

« Il y a un engouement pour notre réseau », explique à son tour Jean-françois L’heureux de l’associatio­n des conseils scolaires des écoles publiques de l’ontario.

Cette croissance s’explique par l’immigratio­n, que ce soit des enfants francophon­es venant du Maghreb, du Liban ou d’afrique, illustre M. L’heureux. De plus, les parents des communauté­s franco-ontarienne­s tiennent au français, quitte à ce que leurs enfants fassent 30 minutes d’autobus scolaire, illustre-t-il.

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SUZANNE TREMBLAY Syndicat Outaouais

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