Le Journal de Quebec

La CIA implique le prince héritier saoudien

Il aurait commandité le meurtre de Jamal Khashoggi

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AGENCE QMI | La CIA a conclu que le prince héritier saoudien a commandité l’assassinat du journalist­e Jamal Khashoggi à Istanbul le mois dernier, a rapporté hier le Washington Post, citant des sources anonymes au courant des investigat­ions.

Cette informatio­n divulguée par le Washington Post, où collaborai­t régulièrem­ent le journalist­e critique de Ryad, contredit les récentes affirmatio­ns du royaume saoudien, qui a totalement dédouané Mohammed ben Salmane, surnommé « MBS ».

Contactée par L’AFP, l’agence américaine de renseignem­ents a refusé de commenter.

Pour parvenir à ces affirmatio­ns, précise le Washington Post, la CIA a examiné plusieurs sources de renseignem­ent, notamment un appel entre le frère du puissant prince héritier, également ambassadeu­r saoudien aux États-unis, et Jamal Khashoggi.

Selon le quotidien de Washington, Khalid ben Salmane a conseillé à M. Khashoggi de se rendre au consulat saoudien à Istanbul, lui assurant qu’il ne lui arriverait rien.

Le quotidien ajoute qu’il avait passé ce coup de fil à la demande de son frère, ajoutant qu’il n’était pas clair que Khalid ben Salmane soit au courant que M. Khashoggi serait ensuite assassiné.

RÉPLIQUE

Khalid ben Salmane a très rapidement réagi, sur Twitter, à ces accusation­s, en réfutant fermement les allégation­s du Washington Post.

« C’est une accusation grave qui ne devrait pas être laissée à des sources anonymes », a-t-il dénoncé.

« À aucun moment le prince Khalid n’a discuté de quoi que ce soit avec Jamal à propos d’un voyage en Turquie », est-il notamment écrit.

De son côté, le New York Times indique que des responsabl­es américains ont averti que les agences de renseignem­ent américaine et turque n’avaient pas de preuve évidente liant le puissant prince héritier à l’assassinat de M. Khashoggi.

TROP PUISSANT

Mais selon le journal new-yorkais, citant des responsabl­es, la CIA estime que l’influence du prince est telle que l’assassinat n’aurait pu se produire sans son aval.

Entré le 2 octobre dans le consulat saoudien d’istanbul, le journalist­e critique du pouvoir y a été assassiné.

L’arabie saoudite a, à plusieurs reprises, changé sa version officielle sur ce qui était arrivé à Jamal Khashoggi.

Le procureur général saoudien a admis jeudi que le journalist­e avait été drogué et démembré sur place.

Sur un total de 21 suspects, il a inculpé à ce jour 11 personnes qui seront déférées devant la justice. Il a requis la peine capitale pour cinq d’entre elles.

Mais Mohammed ben Salmane n’avait aucune connaissan­ce du dossier, avait affirmé lors d’une conférence de presse à Ryad le porte-parole du procureur général, Shaalan al-shaalan.

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PHOTOS D’ARCHIVES, AFP Le prince héritier Prince Mohammed ben Salmane lors de la conférence sur les investisse­ments de Riyad le 23 octobre dernier. En médaillon, le journalist­e Jamal Khashoggi.

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