Le crime organisé de plus en plus meurtrier
« La violence des gangs est malheureusement de plus en plus répandue dans nos rues. Les Canadiens s’inquiètent pour leur sécurité. »
C’est ce qu’a lancé la semaine dernière le chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer, pour justifier une nécessité d’adopter une ligne plus dure envers le crime organisé que ce que propose le gouvernement Trudeau.
Les libéraux venaient d’annoncer une enveloppe de 86 millions $ sur cinq ans pour des programmes de lutte contre la circulation d’armes illégales et contre les violences liées aux gangs. Les violences liées au crime organisé sont effectivement en augmentation au Canada.
De tous les meurtres de 2016 pour lesquels la police connaissait les affiliations des auteurs du crime, près du quart étaient attribuables aux gangs ou soupçonnés de l’être.
Au total, 141 personnes auraient été tuées par des individus liés à ces organisations criminelles, ce qui a fait de 2016 la deuxième année consécutive avec une hausse à ce chapitre.
Auparavant, la pire année depuis 1999 avait été 2008, alors qu’on avait dénombré 138 homi- cides liés aux gangs.
Le recours à une arme à feu est souvent en cause. Les meurtres perpétrés avec ce type d’armes, au sens plus large, ont presque doublé dans les grandes villes canadiennes entre 2013 et 2016.
Si les tendances chiffrées sont claires, la façon de contenir les violences des gangs n’est pas aussi consensuelle.
Durcir certaines peines et ajouter de nouvelles infractions, des mesures brandies par M. Scheer, font sourciller bien des juristes et criminalistes qui commentent l’actualité politique dans les médias.
L’ÉNONCÉ LES FAITS