Ciment Mcinnis souhaite que Québec devienne actionnaire
Les actionnaires veulent échanger la dette de 250 M$ pour des actions de la firme
Après avoir renoncé à vendre Ciment Mcinnis, voilà que les actionnaires de la cimenterie tentent de convaincre le gouvernement Legault et Investissement Québec d’échanger la dette de 250 millions $ pour des actions de l’entreprise.
Le gouvernement du Québec étudie actuellement la possibilité de troquer les 250 millions $ qu’elle a prêtés à la cimenterie de Port-daniel-gascons pour des actions de l’entreprise, ont confirmé hier le ministre de l’économie Pierre Fitzgibbon et le premier ministre François Legault. En plus du prêt de 250 millions $ qu’elle a consenti, la province détient déjà 100 millions $ en capitaux propres au sein de la société.
« La demande est sous analyse, il n’y a pas de décision de prise. Cette proposition sera analysée comme toute autre demande et la date de réponse n’a pas été fixée par le gouvernement », a précisé un porte-parole ministériel, Jean-pierre D’auteuil.
NOMBREUSES QUESTIONS
François Legault, lui, promet d’étudier avec sérieux cette demande. Mais pas à n’importe quel prix. « On va la regarder de façon ouverte. Mais en même temps, le gouvernement du Québec ne va pas faire des folies comme celles qui ont été faites par le gouvernement libéral dans ce dossier-là », a-t-il mis en garde.
Cette volonté des actionnaires soulève de nombreuses questions sur la rentabilité réelle du projet, souligne-t-on en coulisse. Dans tous les cas, elle suggère que l’entreprise est à la recherche d’une marge de manoeuvre financière plus importante, et qu’elle cherche à réduire sa dette.
Ciment Mcinnis est actuellement contrôlée par Beaudier Ciment. Malgré son nom, cette entité est détenue à majorité par la Caisse de dépôt et placement du Québec (à 55 %), et non pas par le Groupe Beaudier, le véhicule d’investissement de la famille Beaudoin-bombardier.
Ce dernier détient toujours 45 % dans Beaudier Ciment. Beaudier a fondé la cimenterie en 2014 avec l’aide du gouvernement du Québec.
« NORMAL »
En entrevue, un porte-parole de la Caisse, Maxime Chagnon, a défendu la performance de l’entreprise.
« On est là où on voulait être en fonction de notre plan d’affaires. La construction est complétée […], maintenant, on travaille avec nos partenaires financiers sur un plan de croissance. »
Il a ajouté qu’il est « normal » pour une entreprise comme Mcinnis « de regarder les options concernant la structure de capital ». La vente d’actions n’est pas non plus exclue.
Un rapport confidentiel obtenu par le Globe and Mail affirme que Mcinnis et ses actionnaires en sont à finaliser un plan visant à sécuriser le financement et les éventuelles contributions supplémentaires des actionnaires, afin de couvrir les dépenses nécessaires pour assurer la croissance de la société. Ces nouvelles dépenses devront être faites d’ici à la fin de l’année, selon le quotidien.