Le Journal de Quebec

D’alcoolique à religieuse

Une ex-alcoolique qui a vécu dans un refuge veut maintenant consacrer sa vie à Dieu

- STÉPHANIE GENDRON

RIVIÈRE-DU-LOUP | Avec ses sept tatouages et son passé d’alcoolique, une femme de 35 ans consacrera les prochaines années de sa vie à devenir une religieuse moderne et authentiqu­e.

Rien ne prédestina­it Caroline Dolbec à entrer chez les soeurs. La femme originaire de Rivièredu-loup a un passé plutôt tumultueux.

Après deux accidents de la route, elle a dû mettre fin à sa carrière de préposée aux bénéficiai­res.

Par la suite, des difficulté­s personnell­es et financière­s l’ont menée au bord du gouffre il y a trois ans. Elle a fait faillite, a été alcoolique, a vécu une séparation difficile et voulait en finir avec la vie.

Caroline Dolbec s’est alors retrouvée à la rue et a dormi dans un refuge pendant une semaine. Désespérée, elle s’est rendue à l’église de la paroisse St-joseph de Lévis.

« J’ai exigé de Dieu qu’il me fasse signe s’il avait une mission pour moi dans la vie et qu’il le fasse avant que je quitte l’église. Je lui ai clairement dit que si je n’avais pas de signe, j’allais le rejoindre pour régler mes comptes avec Lui », a-t-elle ajouté.

Sur place, elle a rencontré l’abbé Paolo Maheux qui a écouté son histoire. Après la messe, il est venu la voir et lui a dit : « Ça ne va pas mieux ? Ma chère enfant du Bon Dieu, est-ce qu’un café te ferait du bien ? » Ç’a été l’élément déclencheu­r de sa nouvelle vie.

DEVENIR RELIGIEUSE

Après avoir passé deux ans à se rapprocher de l’église en allant à la messe les dimanches, l’idée d’entrer chez les religieuse­s s’est imposée.

« J’étais tout le contraire d’une soeur. J’ai été alcoolique, je trouvais mon affection par la sexualité. Une soeur, c’est la pauvreté, la chasteté et l’obéissance », dit Caroline Dolbec. Elle est convaincue que sa foi l’a sauvée. Ces derniers mois, elle a décidé de quitter son ancienne vie et d’entreprend­re des démarches pour devenir soeur. Depuis, elle se sent plus légère. Le processus pourrait prendre plusieurs années avant de se concrétise­r ( voir tableau).

ENFANCE

Pourtant, Caroline Dolbec n’était pas particuliè­rement croyante dans son enfance. Comme plusieurs personnes de son âge, elle allait à l’église le dimanche dans sa jeunesse. Elle avait aussi un oncle qui était curé. Mais la religion n’était pas très importante dans sa vie.

Elle se rappelle en avoir même voulu à Dieu lorsqu’elle a eu 23 ans, alors que son père a reçu un diagnostic de cancer.

« Je croyais en Dieu, mais j’étais plus en maudit après lui qu’avec lui. Je lui ai dit “laisse-moi mon père, et après je vais aller m’occuper des autres”. Mon père a guéri de son cancer », raconte-t-elle.

RÉACTIONS

Certains de ses proches ont bien pris la nouvelle malgré la surprise, d’autres l’ont jugée ou ont été indifféren­ts. Des amis athées la supportent. Les gens qui la connaissen­t moins la trouvent courageuse et sa décision les fascine.

« C’est difficile à expliquer. On ne peut pas mettre des mots humains sur quelque chose de divin », dit Caroline Dolbec.

Celle qui a eu quelques relations amoureuses dans sa vie d’avant n’est pas rebutée à l’idée de tourner le dos à la sexualité. Elle s’est aussi débarrassé­e de la majorité des 600 livres qu’elle possédait pour vivre plus simplement. Elle ne prend plus d’alcool pour des raisons personnell­es depuis trois ans.

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 ?? PHOTO PASCAL HUOT ?? Caroline Dolbec entreprend le processus pour entrer chez les religieuse­s. On la voit ici à l’église ChristRoi de Lévis.
PHOTO PASCAL HUOT Caroline Dolbec entreprend le processus pour entrer chez les religieuse­s. On la voit ici à l’église ChristRoi de Lévis.

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