Le Journal de Quebec

Le président « triste » devant les ravages de Camp Fire

L’incendie le plus meurtrier de l’histoire de la Californie a fait au moins 71 morts

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PARADISE | (AFP) Fumée épaisse, maisons en ruines, voitures calcinées : un spectacle de désolation attendait Donald Trump hier à son arrivée à Paradise, petite ville presque totalement rasée par l’incendie le plus meurtrier de l’histoire de la Californie.

Le visage grave sous sa casquette « USA », le président américain, qui ne portait pas de masque malgré l’épaisse fumée qui enveloppe toujours la région, a constaté l’ampleur des dégâts aux côtés de la mairesse de Paradise, Jody Jones.

« C’est très triste à voir », a-t-il déclaré après avoir passé une vingtaine de minutes dans un camp de maisons mobiles, où seul un drapeau américain apportait une touche de couleur au milieu des cendres.

Le Camp Fire a ravagé près de 60 000 hectares dans le nord de la Californie. L’incendie a fait 71 morts et plus de 1000 personnes sont encore portées manquantes.

Interrogé à savoir si cette visite avait fait évoluer sa position sur le change- ment climatique, le président américain a répondu : « Non, non, j’ai un avis tranché. Je veux un super climat et nous allons l’avoir. »

Dans le sud de l’état, près de Los Angeles, le Woolsey Fire a brûlé près de 40 000 hectares, dont une partie de la célèbre station balnéaire de Malibu, prisée des stars. Il a fait au moins trois morts.

MAUVAISE GESTION DES FORÊTS

Près de 9000 pompiers sont déployés sur les deux brasiers, qui ont entraîné l’évacuation de dizaines de milliers d’habitants, dont beaucoup n’ont pas encore été autorisés à regagner leurs foyers.

L’essentiel des opérations de recherche des personnes disparues a lieu à Paradise, où vivaient de nombreux retraités qui n’ont pas réussi à fuir à temps.

Dès les premiers jours de l’incendie meurtrier, M. Trump a dénoncé la mauvaise gestion des forêts par les autorités du « Golden State », oubliant que celles-ci sont en majorité sous le contrôle de l’état fédéral.

Il a aussi menacé de couper les fonds fédéraux, alors que le Congrès a consacré un budget de 2 milliards $ à la lutte contre les incendies pour l’exercice budgétaire 2018.

Hier, juste avant son départ, il a de nouveau enfoncé le clou : « Il nous faudra de la gestion différente, je dis cela depuis longtemps. »

Le réchauffem­ent climatique a « peutêtre un peu contribué » à la progressio­n fulgurante des flammes, mais « le plus gros problème, c’est la gestion », avait-il expliqué la veille sur Fox News.

VISIBLE À PLUS DE 200 KM

L’impact du Camp Fire est visible à plus de 200 km au sud de Paradise, jusqu’à San Francisco, où les autorités ont lancé vendredi une alerte à la pollution. Les écoles publiques y ont été fermées vendredi et le pont du Golden Gate était enveloppé d’un épais brouillard.

Plus au sud, le Woolsey Fire était pour sa part contenu à près de 80 % et les pompiers espéraient l’éteindre d’ici lundi.

L’enquête se poursuit pour connaître l’origine des deux incendies.

 ?? PHOTO AFP ?? Donald Trump (au centre) s’entretenan­t avec le lieutenant-gouverneur de la Californie (à gauche), la mairesse de Paradise (de dos), le gouverneur de la Californie (à droite) et l’administra­teur de la Federal Emergency Management Agency, à Paradise, hier.
PHOTO AFP Donald Trump (au centre) s’entretenan­t avec le lieutenant-gouverneur de la Californie (à gauche), la mairesse de Paradise (de dos), le gouverneur de la Californie (à droite) et l’administra­teur de la Federal Emergency Management Agency, à Paradise, hier.

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