Le PQ à la recherche de son identité
Si l’ex-chef Jean-françois Lisée refuse de reconnaître une erreur de parcours, certains délégués croisés dans les corridors avaient des remontrances à adresser aux responsables de la campagne électorale.
Quelque 350 présidents de circonscriptions, jeunes délégués, députés et candidats défaits se sont réunis hier au Collège de Maisonneuve à Montréal pour dresser un bilan, à huis clos, de la dernière campagne électorale qui a vu le Parti québécois passer de 28 à 10 députés, ex æquo avec Québec solidaire.
Les députés défaits Nicolas Marceau et Alain Therrien critiquent notamment la tentative de convergence avec Québec solidaire au printemps 2017, qui a fait fuir un large pan de l’électorat vers la CAQ, selon eux. « Quand on a tendu la main à Québec solidaire, on a perdu beaucoup de gens qui étaient au centre et au centre droit, estime Alain Therrien. Il y a des gens qui nous ont dit : on n’accepte pas que vous vous rapprochiez autant de la gauche radicale que ça. »
LE CIMENT DU PQ
Nicolas Marceau ajoute que « l’identité du Parti québécois n’était plus claire aux yeux des Québécois » après que le parti ait choisi de reporter un référendum sur la souveraineté du Québec à un second mandat. « Les gens ont fini par ne plus nous voir comme un vrai parti indépendantiste », dit l’ex-élu de Rousseau.
De plus, en perdant le « ciment » de la souveraineté, la coalition péquiste « a craqué », estime-t-il. « Je pense que cette idée de refaire une coalition, de rebâtir une coalition autour d’un parti ou d’un mouvement très affirmé sur la question nationale, je pense que c’est la base », lance Nicolas Marceau, sans s’avancer sur une possible refondation du PQ.
JEUNES
De son côté, la présidente du Comité national des jeunes du Parti québécois reconnaît qu’« il y a eu une déconnexion certaine du Parti québécois avec la jeunesse durant les dernières élections ».
« Par contre, je ne crois pas que ce soit au niveau des idées, ajoute Frédérique St-jean. Québec solidaire a fait super bien, et pourtant on a plein, plein d’idées en commun. » Le parti, estime-t-elle, a plutôt échoué à mettre de l’ avant les éléments des on programme qui interpellent la jeunesse, comme l’environnement.