Le Journal de Quebec

Trois fois moins de décrocheur­s

À Laval, l’école secondaire Leblanc a réussi à faire passer son taux de décrochage de 45 % à 14 % en 10 ans Le vent a tourné à l’école secondaire Leblanc, à Laval : cet établissem­ent qui accueille une forte proportion d’élèves en difficulté compte trois

- DAPHNÉE DION-VIENS SYLVIE LESAGE Directrice

Son taux de décrochage, qui était de 45 % en 2008, a littéralem­ent fondu pour atteindre maintenant 14 %. Pas étonnant alors que l’école se classe parmi celles qui se sont le plus améliorées dans l’édition 2018 du Palmarès du Journal.

« On est dans une belle lancée et ça fait boule de neige » se réjouit la directrice, Sylvie Lesage.

UNE RÉPUTATION À REFAIRE

La situation était tout autre il y a une dizaine d’années. L’établissem­ent, qui compte environ 1000 élèves, avait mauvaise réputation. Dans l’est de Laval, une autre école attirait les élèves plus forts, si bien que l’école Leblanc s’est retrouvée avec plusieurs élèves en difficulté.

Pour changer le visage de l’école, la direction de l’époque a alors misé sur le sport et les arts. Les activités parascolai­res se sont multipliée­s, tout comme les équipes sportives, auxquelles se sont ajoutées les concentrat­ions arts plastiques, théâtre et multisport­s, ce qui a fait monter la motivation d’un cran. Ces programmes sont ouverts à tous les élèves, puisqu’il n’y a aucun critère de sélection.

Plus récemment, la mise sur pied d’une option basketball a permis à l’équipe-école de célébrer une autre « victoire », indique Mme Lesage.

Ce programme a été mis en place il y a quelques années pour contrer des problèmes de comporteme­nts et d’absentéism­e. Les élèves qui veulent jouer au basketball doivent respecter plusieurs critères. La formule donne des résultats. « Les élèves sont à l’école. À partir de là, on peut agir sur eux », lance la directrice.

UN SUIVI SERRÉ

Au fil des ans, les enseignant­s ont aussi revu certaines pratiques pédagogiqu­es et amélioré la collaborat­ion entre eux. Un suivi serré des élèves a aussi été instauré.

Une enseignant­e scrute systématiq­uement les dossiers de tous les nouveaux élèves afin de voir s’ils ont besoin d’un soutien supplément­aire.

Plusieurs jeunes avec des problèmes d’apprentiss­age ont accès à des logiciels d’aide technologi­que qui leur donnent un coup de pouce en classe.

« On est proactif à leur offrir des services en lien avec leurs besoins. On y va généreusem­ent », affirme Mme Lesage.

50 % D’ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ

C’est ce qui explique que l’école accueille officielle­ment 50 % d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentiss­age (EHDAA), selon les chiffres du ministère de l’éducation, précise-t-elle.

Cette catégorie comprend tous les élèves qui ont un plan d’interventi­on, avec des mesures d’aide particuliè­re.

À la commission scolaire de Laval, on considère justement que la volonté d’attaquer une situation « de front » est l’une des clés du succès de l’école Leblanc.

« Ils ont commencé à mobiliser l’équipe autour de la réussite des jeunes, avec des chiffres et des données probantes », affirme Jean-sébastien Côté, coordonnat­eur au bureau des projets et de l’améliorati­on continue.

« Ils n’ont pas eu peur de regarder la réalité en face », ajoute-t-il.

 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Kiara, Melina et Sheela-sati, des élèves de l’école secondaire Leblanc, participen­t à la coopérativ­e La fourmi verte, qui comprend un café étudiant où les smoothies sont très populaires.
PHOTO CHANTAL POIRIER Kiara, Melina et Sheela-sati, des élèves de l’école secondaire Leblanc, participen­t à la coopérativ­e La fourmi verte, qui comprend un café étudiant où les smoothies sont très populaires.
 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Les élèves Alexander Lewis Arnoux et Lyanna Eugène Deverze font partie de l’option basketball à l’école secondaire Leblanc.
PHOTO CHANTAL POIRIER Les élèves Alexander Lewis Arnoux et Lyanna Eugène Deverze font partie de l’option basketball à l’école secondaire Leblanc.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada