Le Journal de Quebec

Sauvée par « l’école de la rue »

L’organisme aide des jeunes en difficulté à terminer leur diplôme d’études secondaire­s Malgré des troubles d’apprentiss­age liés à sa dyslexie et à son TDAH, une jeune femme de 24 ans termine enfin son diplôme d’études secondaire­s, grâce à la formule « ad

- ELISA CLOUTIER Le Journal de Québec

« Je suis une enfant Ritalin », affirme Laurence Villardier-lejeune, en admettant toutefois avoir longtemps eu du mal à l’accepter.

« Je me faisais écoeurer à l’école à cause de ça. J’ai même arrêté de le prendre par moi-même pendant un temps, mais je n’aurais pas dû », raconte-t-elle.

PARCOURS DIFFICILE

Changement­s d’écoles, difficulté­s d’adaptation, intimidati­on, son parcours scolaire a été parsemé de plusieurs embûches, dont certains lui ont semblé insurmonta­bles.

« Un jour, on m’a placée dans une classe de francisati­on, avec des immigrés qui apprennent le français. Ç’a été très dur pour moi puisque, ma sixième année, ça faisait environ trois fois que je la faisais, raconte-t-elle. J’étais tellement découragée, je ne savais plus où je m’en allais », poursuit-elle.

Issue d’un milieu aisé de Cap-rouge, rien ne laissait croire qu’elle trouverait l’aide dont elle avait besoin à la Maison Dauphine, un organisme venant en aide aux jeunes de la rue.

Son entrée à « l’école de la rue », à l’âge de 18 ans, lui a cependant été salvatrice. « Quand je suis arrivé, ils m’ont dit : c’est fini le primaire, on te place en secondaire un. J’étais tellement contente, ça m’a fait un grand bien », affirme-telle en ajoutant que c’est la Maison Dauphine qui l’a incitée à rester sur les bancs d’école.

« NOTRE FORMULE GAGNANTE »

L’école de la Maison Dauphine offre des cours, tous niveaux confondus, à raison de quatre jours de cours par semaine, selon des horaires flexibles. Les classes débutent à 9 h 45 et se terminent à 16 h, et les professeur­s tolèrent un taux d’absence allant jusqu’à 30 %, soit trois fois plus que dans les centres d’éducation aux adultes.

« C’est notre formule gagnante pour les gar- der », affirme la responsabl­e de « l’école de la rue », Caroline Betty.

« COMME UNE GROSSE FAMILLE »

Contrairem­ent à la majorité des jeunes âgés de 12 à 29 ans qui fréquenten­t l’établissem­ent, Laurence n’avait pas de problèmes de consommati­on, et elle avait un endroit où loger. Pourtant, elle ne s’est jamais sentie exclue. « Au début, j’étais gênée parce que je ne fittais pas nécessaire­ment avec les gens. Mais, ici, les gens ne se jugent pas, nous sommes comme une grosse famille », affirme-t-elle.

La jeune femme souhaite maintenant terminer ses études secondaire­s pour réaliser son rêve de s’engager dans l’armée canadienne à titre de photograph­e. « Ça peut sembler un peu contradict­oire. Mais, autant j’ai besoin d’être libre et autonome, autant j’ai besoin d’être très encadrée ».

La Fondation Maison Dauphine présentera, le 20 novembre prochain, la première édition du spectacle-bénéfice l’open House. Le spectacle, qui se tiendra au palais Montcalm, mettra notamment en vedette Robby Johnson, Jérôme Couture et Marie-denise Pelletier.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Laurence Villardier-lejeune vit avec d’importants troubles d’apprentiss­age. Elle complète actuelleme­nt son diplôme d’études secondaire­s à la Maison Dauphine. « Je compare le système scolaire à un livre de recettes. Mon TDAH n’entre pas dans leur gros moule à gâteau, mais il entre très bien dans le moule à cupcake de l’école de la rue », affirme-t-elle.
PHOTO STEVENS LEBLANC Laurence Villardier-lejeune vit avec d’importants troubles d’apprentiss­age. Elle complète actuelleme­nt son diplôme d’études secondaire­s à la Maison Dauphine. « Je compare le système scolaire à un livre de recettes. Mon TDAH n’entre pas dans leur gros moule à gâteau, mais il entre très bien dans le moule à cupcake de l’école de la rue », affirme-t-elle.

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