La vie après la mort
Stéphane Allix lève le voile sur sa démarche journalistique
Le journaliste français Stéphane Allix était reporter de guerre et investiguait sur le terrorisme et le trafic de drogue. Or, lorsque son frère est décédé sous ses yeux dans un accident de voiture, en 2001, il a eu besoin d’essayer de comprendre l’incompréhensible, et s’est alors mis à creuser un tout autre sujet : celui de la vie après la mort.
Comment avez-vous commencé à vous intéresser à la vie après la mort ? Entre 1988 et 2001, j’ai été reporter de guerre, j’ai écrit des livres sur des sujets comme le trafic de drogue, le terrorisme. J’ai acquis des outils d’investigation très rigoureux. Après la mort de mon frère, il y a eu deux ans de transition. Tout, en moi, voulait arrêter d’être dans ce travail que j’avais fait jusqu’à présent. (...) Mais j’avais besoin de trouver des réponses à ces questions existentielles qu’on se pose tous.
Quelle a été la première étape de vos recherches ? Le premier fil que j’ai tiré, ç’a été celui des expériences de mort imminente. Ce qui m’intéresse plus, c’est de voir que ce que je croyais absolument certain et acquis n’est pas si certain ou si acquis que ça. Il y a 20 ans, on croyait que les émotions, l’alimentation, n’avaient strictement rien à voir avec l’évolution d’une maladie ; mais aujourd’hui, il est acquis que, si vous prenez soin de votre psychologie, vous allez peut-être traverser une période de maladie grave plus facilement que si vous ne prenez pas soin de vous. (...) On est en constante évolution.
Aucune personne décédée n’est « revenue » de la mort pour témoigner de son expérience. Ce que vous avancez ne pourra jamais être prouvé hors de tout doute… Les gens ont des niveaux de relation à la mort très différents les uns des autres. Certains sont à l’aise d’en discuter, d’autres sont paralysés par l’appréhension. Souvent, chez mes interlocuteurs, j’observe une forme de scepticisme, de déni. (...) C’est absurde de vouloir trancher quand quelqu’un nous dit avoir vu son fils mort depuis trois semaines dans sa chambre…
Pouvez-vous raconter des moments que vous-même avez vécus à cet égard ? La première fois que j’ai vu un médium, j’ai posé la photo de mon frère sur la table, il l’a prise, l’a regardée deux secondes, l’a mise sur son front et sa première phrase a été : « Oh, j’ai un choc à la tête ! J’entends un bruit de tôle froissée ! » Sur la photo, ce n’était pas écrit qu’il était mort dans un accident de voiture ni qu’il est mort d’une blessure à la tête… Est-ce une coïncidence ? Une fois, peutêtre, c’est une coïncidence, mais dans la demi-heure qui a suivi, il a continué à me donner des informations très, très précises. Sur une quarantaine d’informations, environ 35 étaient justes.
Comment avez-vous trouvé les gens qui témoignent dans vos ouvrages ? Plus de gens qu’on imagine ont vécu ces expériences. Quand on commence à écouter des témoins, on s’aperçoit que ces gens ne sont pas des menteurs.