Le Journal de Quebec

Les Steelers se réveillent au bon moment

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Il était minuit moins une… peutêtre même un peu plus tard, mais les Steelers ont démontré une fois de plus pourquoi un match se joue sur 60 minutes et pas une seconde de moins. Leur persévéran­ce leur a valu une victoire inespérée, eux qui ont comblé un déficit de 16 points pour l’emporter 20-16 chez les Jaguars.

Cette performanc­e s’est avérée un microcosme de la carrière du quart-arrière Ben Roethlisbe­rger. Souvent frappé, souvent éprouvé, souvent ébranlé, mais toujours debout. Pas étonnant qu’il ait inscrit lui-même le touché de la victoire en plongeant dans la zone des buts avec cinq petites secondes à écouler.

Big Ben, pour les intimes, ne correspond pas au modèle de quart-arrière que l’on souhaite enseigner dans les écoles, du moins en matière de technique et d’élégance. Par contre, il possède ce que bien des joueurs plus talentueux ne possèdent pas, soit la rage de vaincre et le désir d’y arriver coûte que coûte, à ses risques et périls.

C’est pourquoi l’histoire s’est répétée avec la 41e poussée victorieus­e de sa carrière au quatrième quart ou en prolongati­on, ce qui lui procure seul le sixième rang dans l’histoire devant une légende célébrée pour ses multiples remontées à l’emporte-pièce, John Elway.

DEUX DEMIES À L’OPPOSÉ

Pourtant, les Jaguars avaient tout mis en oeuvre pour qu’on les proclame officielle­ment la grande bête noire des Steelers. À 16-0, à la maison, ils se dirigeaien­t tout droit vers une troisième victoire de suite contre Pittsburgh.

Le demi de coin Jalen Ramsey dominait outrageuse­ment le receveur Antonio Brown et s’est même permis deux des trois intercepti­ons aux dépens de Roethlisbe­rger.

Au sol, les Jaguars ont pris le contrôle avec 141 verges par la course en première demie seulement. Durant les deux premiers quarts, ils ont possédé jalousemen­t le ballon pendant plus de 23 minutes.

Puis, pour les Steelers, la lumière fut. Roethlisbe­rger, qui avait terminé cette première demie catastroph­ique avec 53 verges, est revenu en deuxième demie avec 261 verges et deux passes de touché.

Au sommaire, on lit 314 verges de gains pour le gros Ben, mais celui-ci se trouvait littéralem­ent muselé avec 66 verges au compteur après 43 minutes de jeu.

Dommage pour Jalen Ramsey, qui a disputé un match phénoménal et qui semble plus désespéré que plusieurs de ses coéquipier­s de cette sixième défaite de suite des Jaguars. Certains diront que celle-là, les Steelers ne la méritaient pas. Mais au contraire, combien d’équipes auraient rendu les armes dans de telles circonstan­ces ?

Les Steelers ont inscrit leurs deux derniers touchés dans les trois dernières minutes parce que leur désir de vaincre a éclipsé celui des Jaguars. Vrai que l’offensive des Jaguars est vite devenue prévisible et qu’ils détiennent une énième preuve qu’ils ne peuvent aller à la guerre avec Blake Bortles, mais les Steelers ne se sont pas endormis.

Cette victoire cruciale permet aux Steelers de se maintenir dans la course pour un laissez-passer directemen­t au deuxième tour des séries. À 7-2-1, ils seront dans une lutte endiablée avec les Patriots (7-3) et Texans (7-3) et Chiefs (9-1).

Par le passé, ce duel en apparence dans la poche face à un club en déroute comme les Jaguars aurait justement échappé aux Steelers. Mais cette fois, l’équipe semble différente, concentrée, unie vers un même but. Non, Ben Roethlisbe­rger et sa bande n’ont pas dit leur dernier mot.

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PHOTO AFP Ben Roethlisbe­rger s’est sorti d’impasse après un début de match difficile pour ramener les siens vers la victoire avec un quatrième quart dominant.

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