Le Journal de Quebec

NEUF ET VIDE

Le nouvel hôpital de 275 M$ de Baie-saint-paul PAGE 3

- VALÉRIE BIDÉGARÉ

Seules quatre personnes patientaie­nt dans la salle d’attente de l’urgence du nouvel hôpital ultramoder­ne de cette petite municipali­té de 7000 habitants, lors du passage du représenta­nt du Journal, jeudi dernier. Il était possible de se balader dans les corridors vides pendant plus d’une heure sans se faire poser la moindre question.

Lors d’une autre visite la fin de semaine précédente, à peine quelques personnes se trouvaient à l’urgence.

Le faible taux d’occupation de l’hôpital flambant neuf de Baie-saint-paul a de quoi faire des jaloux à Québec et à Montréal, où le temps d’attente pour voir un médecin est souvent de plusieurs heures ( voir encadré).

Le nombre de visites total de patients ambulatoir­es et sur civières à l’urgence du nouvel hôpital entre son ouverture le 23 septembre et le 13 octobre est de 968, comparativ­ement à 1093 pour la même période en 2017.

Quant au taux d’occupation de l’urgence de l’établissem­ent, hier, il était de 38 %. Le Journal a constaté que le taux d’occupation est même, certains jours de la semaine, de 0 %.

Ainsi, un patient qui partirait de Québec ou de Montréal pourrait théoriquem­ent voir un médecin plus rapidement en conduisant ou en prenant un autobus pour se rendre à Baie-saint-paul qu’en attendant dans une salle d’urgence de sa localité ( voir encadré).

POUR RÉSISTER AUX SÉISMES

Le projet du nouvel hôpital a été lancé en 2013 par la première ministre de l’époque et députée de l’endroit, Pauline Marois, après qu’une étude eut démontré que l’ancien établissem­ent n’était pas sécuritair­e en cas de séisme majeur. La constructi­on s’est amorcée en avril 2015.

Le budget maximal du projet était évalué à 376 M$ et il a finalement coûté 275 M$. Le CIUSSS soutient que la constructi­on de l’hôpital était nécessaire et se réjouit de la baisse d’achalandag­e à l’urgence.

« Il y a une légère diminution du nombre de patients ambulatoir­es, ce qui est très bon signe. Ça veut probableme­nt dire que l’accès au GMF est facilitant, la notion du bon patient au bon endroit », soutient Julie Lépine, coordonnat­rice des services d’urgence du CIUSSS de la Capitale-nationale.

Elle affirme que l’établissem­ent de santé dessert également les 30 000 habitants de Charlevoix Est et Ouest, notamment.

UN AUTRE HÔPITAL

Fait à noter, la ville de La Malbaie, située à environ 50 kilomètres de Baie-saint-paul, dispose également d’un hôpital dont le taux d’occupation de l’urgence est également bas selon les observatio­ns du Journal.

Le CIUSSS estime que l’hôpital de Baie-saint-paul ne pouvait pas être construit plus petit.

« Le volume, la dimension, c’est certain qu’on construit pour 100 ans, donc on ne peut pas se mettre dans le trouble à vouloir construire trop petit », précise Alain Couette, directeur des services techniques du CIUSSS de la Capitale-nationale.

Le Journal a tenté d’obtenir des données et des commentair­es de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux, mais n’a pas eu de retour d’appel. Malgré nos demandes, il a été impossible hier d’avoir les données quant à l’entretien du nouvel hôpital et les salaires qui y sont versés.

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PHOTOS VALÉRIE BIDÉGARÉ
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1. L’entrée principale du nouvel hôpital de Baie-saint-paul était pratiqueme­nt déserte lors du passage du Journal. 2. La salle d’attente de l’urgence comptait quatre personnes lors de notre visite. 3. La cafétéria était vide alors que les chaises étaient encore sur les tables à 11 h 30.

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