Québec a reçu 6,7 M$ pour la collusion qu’elle a subie
« On a notre dû », estime le maire, Régis Labeaume La Ville de Québec a reçu 6,7 millions $ des firmes de génie qui s’étaient livrées à un stratagème de collusion entre 2006 et 2011.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a fait cette révélation, hier, lors de la séance du conseil municipal.
Il répondait à la demande de l’opposition de créer un bureau de l’inspecteur général, qui serait chargé de déceler les malversations dans l’octroi et l’exécution des contrats publics.
L’opposition s’appuyait sur des événements qui sont survenus dans les dernières années, comme la collusion révélée en 2013 par la commission Charbonneau.
À l’époque, la commission avait permis de dévoiler que huit firmes de génie s’étaient partagé les contrats pour des ouvrages municipaux.
« On a reçu un chèque de 6,7 millions $ pour cette collusion-là qui a eu lieu il y a quelques années et dont on n’a pas eu conscience. […] Je pense qu’on a notre dû », a indiqué M. Labeaume.
Le maire a affirmé que l’opposition cherche à « défoncer une porte ouverte ». Pour lui, un tel bureau n’est pas nécessaire.
Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, estime qu’un inspecteur général pourrait avoir plus de pouvoirs que le vérificateur général, à Québec.
COMME D’AUTRES VILLES
Les inspecteurs généraux ont l’avantage de pouvoir ouvrir des enquêtes de leur propre chef et de visiter des chantiers visés par des contrats publics, souligne-t-il, ajoutant que plusieurs villes au Québec, dont Montréal, Laval et Saint-jérôme, ont créé un tel bureau.
« L’idée ce n’est pas de dire qu’il y a de la collusion à Québec. C’est d’être proactif. On s’engage dans de gros projets à Québec », a dit M. Gosselin en référence au début du projet de transport structurant.
« On ne comparera pas Québec avec Laval, Montréal comme c’était avant et Saint-jérôme », s’est insurgé le maire.
« Il y a des inspecteurs généraux où il y a des problèmes. Ce n’est pas notre cas. »
PAS D’INTERVENTION POLITIQUE
« Il n’y a jamais eu d’intervention politique au service des approvisionnements. Ce n’est jamais arrivé », a-t-il martelé.
Le maire jure que Québec a « une administration d’une probité exemplaire, d’une honnêteté sans reproche ».
Selon M. Labeaume, la Ville est « spécialiste en surveillance de chantier » et le vérificateur général a tous les pouvoirs d’un inspecteur général.
« Pourquoi avoir un inspecteur général, alors que tu donnes les pleins pouvoirs au vérificateur général ? » questionne le maire.
L’opposition réplique que l’inspecteur général serait entièrement consacré à la surveillance des contrats, alors que pour le vérificateur général, il ne s’agit que d’une partie de sa tâche.