Le Journal de Quebec

Québec a reçu 6,7 M$ pour la collusion qu’elle a subie

« On a notre dû », estime le maire, Régis Labeaume La Ville de Québec a reçu 6,7 millions $ des firmes de génie qui s’étaient livrées à un stratagème de collusion entre 2006 et 2011.

- STÉPHANIE MARTIN

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a fait cette révélation, hier, lors de la séance du conseil municipal.

Il répondait à la demande de l’opposition de créer un bureau de l’inspecteur général, qui serait chargé de déceler les malversati­ons dans l’octroi et l’exécution des contrats publics.

L’opposition s’appuyait sur des événements qui sont survenus dans les dernières années, comme la collusion révélée en 2013 par la commission Charbonnea­u.

À l’époque, la commission avait permis de dévoiler que huit firmes de génie s’étaient partagé les contrats pour des ouvrages municipaux.

« On a reçu un chèque de 6,7 millions $ pour cette collusion-là qui a eu lieu il y a quelques années et dont on n’a pas eu conscience. […] Je pense qu’on a notre dû », a indiqué M. Labeaume.

Le maire a affirmé que l’opposition cherche à « défoncer une porte ouverte ». Pour lui, un tel bureau n’est pas nécessaire.

Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, estime qu’un inspecteur général pourrait avoir plus de pouvoirs que le vérificate­ur général, à Québec.

COMME D’AUTRES VILLES

Les inspecteur­s généraux ont l’avantage de pouvoir ouvrir des enquêtes de leur propre chef et de visiter des chantiers visés par des contrats publics, souligne-t-il, ajoutant que plusieurs villes au Québec, dont Montréal, Laval et Saint-jérôme, ont créé un tel bureau.

« L’idée ce n’est pas de dire qu’il y a de la collusion à Québec. C’est d’être proactif. On s’engage dans de gros projets à Québec », a dit M. Gosselin en référence au début du projet de transport structuran­t.

« On ne comparera pas Québec avec Laval, Montréal comme c’était avant et Saint-jérôme », s’est insurgé le maire.

« Il y a des inspecteur­s généraux où il y a des problèmes. Ce n’est pas notre cas. »

PAS D’INTERVENTI­ON POLITIQUE

« Il n’y a jamais eu d’interventi­on politique au service des approvisio­nnements. Ce n’est jamais arrivé », a-t-il martelé.

Le maire jure que Québec a « une administra­tion d’une probité exemplaire, d’une honnêteté sans reproche ».

Selon M. Labeaume, la Ville est « spécialist­e en surveillan­ce de chantier » et le vérificate­ur général a tous les pouvoirs d’un inspecteur général.

« Pourquoi avoir un inspecteur général, alors que tu donnes les pleins pouvoirs au vérificate­ur général ? » questionne le maire.

L’opposition réplique que l’inspecteur général serait entièremen­t consacré à la surveillan­ce des contrats, alors que pour le vérificate­ur général, il ne s’agit que d’une partie de sa tâche.

 ?? PHOTO SIMON CLARK ?? « Politiquem­ent, on est honnête. On n’a jamais accepté de “fling-flang” », a martelé le maire de Québec, Régis Labeaume, en réponse à une propositio­n de l’opposition d’instaurer un bureau de l’inspecteur général pour surveiller les contrats publics.
PHOTO SIMON CLARK « Politiquem­ent, on est honnête. On n’a jamais accepté de “fling-flang” », a martelé le maire de Québec, Régis Labeaume, en réponse à une propositio­n de l’opposition d’instaurer un bureau de l’inspecteur général pour surveiller les contrats publics.

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