Le Journal de Quebec

Une éducatrice nie tout problème sexuel

Une femme de 40 ans jugée pour s’être amourachée d’une élève de 5e année

- MICHAËL NGUYEN

Une éducatrice qui s’était amourachée d’une élève du niveau primaire avec qui elle a entretenu une longue relation a nié toute problémati­que sexuelle, hier.

« Je comprends que mon geste était déplacé, qu’il n’était pas normal… J’avais énormément d’affection pour elle, mais je n’ai jamais remis en question mon orientatio­n sexuelle », a affirmé Virginia Genevrier, hier au palais de justice de Montréal.

Genevrier, 40 ans, est cette éducatrice du quartier de L’île-des-soeurs qui, en 2014, s’était amourachée d’une élève de 5e année, au point que la police avait dû demander des interdits de contact entre la femme et l’enfant.

ACCUSATION­S

Mais les ordres de la cour n’avaient eu que peu d’effet, puisque la femme et l’enfant ont continué à se voir. Elles s’échangeaie­nt des mots doux, des messages d’amour et même des demandes en mariage. Genevrier s’était même fait tatouer la date de fin de la dernière ordonnance du tribunal.

Elle a d’abord été accusée de non-respect d’engagement, mais les policiers ont ensuite découvert que Genevrier avait eu une conversati­on vidéo avec la victime alors qu’elle était nue sous la douche. Elle a ensuite plaidé coupable d’avoir transmis du matériel sexuelleme­nt explicite à une mineure.

« Depuis qu’elle a 10-11 ans, [la victime] s’est fait complèteme­nt manipuler et ça a duré plusieurs années », a expliqué la procureure.

La Couronne réclame deux années d’incarcérat­ion, tandis que l’avocat de la défense Claude Rouleau estime qu’en raison de 135 jours passés en détention préventive, Genevrier mérite un sursis.

« Dans ce dossier, il n’y a pas d’agression sexuelle, pas de contact sexuel, il n’y a pas de preuve qu’un autre crime [que celui d’avoir transmis du matériel sexuelleme­nt explicite à une mineure] a été commis », a rappelé Me Rouleau.

La victime, maintenant âgée de 15 ans et dont on ne peut dévoiler l’identité, était présente à la cour hier, mais elle n’a pas témoigné. Elle a expliqué dans un document de cour toutes les difficulté­s qu’elle a vécues depuis les événements.

« Elle réalise que Virginia semblait toujours jeter le blâme sur elle, a expliqué la procureure de la Couronne. Lorsque l’histoire s’est sue, elle a perdu environ 20 amis, tout le monde considérai­t que les problèmes de l’accusée étaient de sa faute. »

La mère de la victime a rempli un document expliquant que sa fille avait perdu beaucoup de confiance en elle, mais que la situation s’améliorait.

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Virginia Genevrier était accompagné­e de son mari, à son retour au palais de justice de Montréal hier pour les plaidoirie­s sur la peine à lui imposer.

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