Des poursuites policières trop dangereuses ?
Les proches de la mère de famille happée et blessée par un véhicule du Service de police de la Ville de Montréal, samedi, remettent en question la pertinence d’effectuer des poursuites policières en plein coeur d’un quartier résidentiel.
« Je blâme un peu les policiers. Ils devaient savoir qu’il y a des piétons dans le coin », déplore le conjoint de la victime, Simon Duclos, 53 ans.
La dame de 42 ans, Nancy Carrier, déneigeait son stationnement, rue Sherbrooke Est, lorsqu’elle s’est fait heurter. Plusieurs voitures du SPVM pourchassaient alors un fuyard, qui avait peu avant échappé à des patrouilleurs de la SQ sur le pont Jacques-cartier.
Lors d’une tentative d’interception, un véhicule policier a été projeté et a fauché la citoyenne, qui a été grièvement blessée. Selon des témoins, elle aurait été projetée sur quelques dizaines de mètres.
« Qu’est-ce que le fuyard avait fait de si grave pour qu’on mette la vie en danger de plusieurs personnes, se demande pour sa part le frère de la victime, Jimmy Carrier. C’est la question qui me hante depuis samedi. »
PAS EN GUERRE
Les deux hommes ont tenu à souligner qu’une école et une garderie se trouvent à proximité. « Pourquoi les policiers n’ont-ils pas tenté de le maîtriser un peu plus loin, où il y a moins de piétons ? » s’interrogent-ils.
Le Bureau des enquêtes indépendantes se penche d’ailleurs sur les circonstances de l’intervention policière.
Nancy Carrier, une infirmière réputée pour son dévouement, a subi hier une longue opération pour de multiples fractures aux jambes. Son état est stable.
Le suspect dans cette affaire, Sébastien Théodore, a comparu hier pour être accusé de conduite dangereuse, de délit de fuite, et négligence criminelle, chaque méfait causant des lésions. La Couronne s’est opposée à sa remise en liberté. Une audience est prévue aujourd’hui à cet effet.