Le ministre Fitzgibbon continuera de piloter le dossier Bombardier
Le ministre Pierre Fitzgibbon continuera de piloter le dossier Bombardier, même s’il est visé par une enquête de la commissaire à l’éthique.
« Je suis non seulement pas en conflit, mais je suis qualifié pour m’occuper du dossier », a affirmé hier le ministre caquiste de l’économie. Pierre Fitzgibbon a passé la journée à se défendre d’être en conflit d’intérêts, lui qui détient des actions d’un important fournisseur de Bombardier, Héroux-devtek.
« Les actions que je détenais quand j’étais administrateur sont maintenant dans une fiducie sans droit de regard et c’est un compte discrétionnaire, a précisé l’homme d’affaires. Depuis le 3 octobre, je ne vois pas ce qui est dans mon compte. »
LEGAULT À LA DÉFENSE DE FITZGIBBON
Rappelons que le ministre a ouvert la porte la semaine dernière à une aide additionnelle de l’état à l’avionneur québécois. Notons également que le patron d’héroux-devtek était au nombre des représentants de l’industrie aéronautique lors d’une rencontre avec Pierre Fitzgibbon visant à replacer les 2500 employés de Bombardier qui perdront leur emploi.
François Legault s’est porté à la défense de son ministre de l’économie. Selon le premier ministre caquiste, Pierre Fitzgibbon ne s’est pas placé en situation de conflit d’intérêts.
Des arguments qui n’ont pas convaincu les partis d’opposition, qui ont réclamé haut et fort l’intervention de la commissaire à l’éthique pour faire toute la lumière sur cette situation délicate.
LA COMMISSAIRE OUVRE UNE ENQUÊTE
La commissaire Ariane Mignolet a fait savoir en fin de journée hier qu’elle ouvrait une enquête sur Pierre Fitzgibbon, à la suite d’une demande en ce sens du Parti québécois.
« On demande à M. Legault de lui retirer tous ses dossiers, qu’il aurait à titre d’intervention auprès de l’industrie aérospatiale », a fait valoir le député péquiste Martin Ouellet.
François Legault est totalement incohérent, estime pour sa part le chef intérimaire libéral Pierre Arcand. « C’est deux poids, deux mesures. M. Legault était très rigide sur [les] questions [éthiques] quand il était dans l’opposition, on voit qu’il a un haut degré de flexibilité maintenant qu’il est au gouvernement », a-t-il dit.