Le Journal de Quebec

Lettre d’excuses aux Franco-canadiens

- JONATHAN TRUDEAU e Blogueur au Journal Animateur radio et chroniqueu­r

Chers amis francophon­es, Comme vous le savez, la décision insensée prise par le premier ministre Doug Ford la semaine dernière a créé une véritable onde de choc au Québec.

Nombreux sont celles et ceux qui ont condamné avec véhémence le gouverneme­nt ontarien.

NOMBRILISM­E

Vous et moi savons qu’il y a une belle grosse dose d’hypocrisie dans cette posture. En effet, les francophon­es du reste du Canada ont été le dernier de nos soucis depuis tellement longtemps. En clair, nous étions trop occupés à regarder notre beau petit nombril pour vous accorder la moindre attention. Notre priorité, c’était uniquement NOTRE sort. Déjà, nous nous étions employés à nous détacher du reste des francophon­es du Canada. Nous insistions: nous ne sommes pas des Canadiens français, nous sommes des Québécois. Ce faisant, nous venions de créer deux classes de francophon­es. Malheureus­ement, vos préoccupat­ions ne figuraient pas à l’ordre du jour de la Belle Province.

Pire encore. En 2015, alors que la communauté francophon­e du Yukon faisait valoir ses droits quant à la gestion de son réseau scolaire, le Québec a déposé un mémoire à la Cour suprême pour s’opposer à ces revendicat­ions.

Craignant la création d’un précédent favorisant la minorité anglophone du Québec, nous avons tourné le dos à cette minorité francophon­e, tout comme à celles de la Colombie-britanniqu­e, de l’alberta, de la Saskatchew­an et des Territoire­s du Nord-ouest, qui avaient le même genre de revendicat­ions.

FAUTE AVOUÉE…

L’on dit qu’une faute avouée est généraleme­nt à moitié pardonnée. C’est en ce sens que je vous offre mes plus sincères excuses. Souhaitons que les hauts cris émis ici au cours des derniers jours se traduisent par une véritable prise de conscience et que le Québec puisse enfin valoriser tous les francophon­es du Canada. Cela serait tellement dommage si nous profitions de votre malheur pour une fois de plus braquer les projecteur­s uniquement sur nous.

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