« Un cauchemar » sur les routes avec Le Phare
Rousseau demande « un temps d’arrêt » sur le projet
Le gouvernement doit suspendre le projet du Phare le temps qu’on reconfigure les autoroutes à la tête des ponts, estime le conseiller de Démocratie Québec Jean Rousseau, sans quoi on aura 10 ans d’enfer dans la circulation.
« J’interpelle le premier ministre [François] Legault et la ministre responsable de la Capitale, Mme [Geneviève] Guilbault, pour qu’on mette un holà au projet Le Phare », a lancé d’entrée de jeu le conseiller de Démocratie Québec, hier, à deux pas du site de la future tour de 65 étages, à l’entrée ouest de la ville.
« Nous allons refaire les autoroutes. Si nous ne prenons pas le temps de réfléchir aux aménagements qui s’en viennent, nous allons nous diriger tout droit vers un échangeur Turcot, c’est-à-dire un cauchemar pour les automobilistes pour les 10 prochaines années », a-t-il soutenu, en référence à l’échangeur monstre, à Montréal, qu’on est en train de reconfigurer entièrement. Les travaux sont en cours depuis 2011 et doivent se terminer en 2020.
INTERCONNEXION AVEC LA RIVE-SUD
M. Rousseau affirme qu’il faut penser à l’interconnexion des réseaux de transports collectifs avec la Rive-sud avant d’entreprendre les travaux pour Le Phare.
« On va avoir 13 200 autos chaque jour, matin et soir. Ça va être extrêmement difficile, la circulation. Le projet va avoir un impact énorme sur la configuration des autoroutes et c’est franchement bizarre qu’on refasse la configuration routière en fonction du projet du Phare. » Ce devrait être l’inverse, selon lui.
Il estime que les études réalisées par la Ville ne répondent pas aux questions fondamentales concernant la tête des ponts.
« Il n’était absolument pas question de la reconfiguration des autoroutes dans tout ça. Cette information-là, on ne l’a pas et il faut l’avoir. »
Jean Rousseau ajoute qu’il faut au moins une année de plus de réflexion autour du Phare.
DES CITOYENS INQUIETS
M. Rousseau était entouré de plusieurs citoyens du secteur. Parmi eux, l’ancien conseiller municipal Henri Jenkins, qui habite tout près de la future tour.
« Prétendre que Le Phare n’aura pas d’impact [sur la circulation], c’est impossible », dit-il, à moins qu’on exproprie tout le quartier autour. « Il faut réfléchir avant d’agir. »
Les citoyens s’inquiètent aussi de la voie d’accès au Phare qui sera aménagée sur la rue des Châtelets, qui est située dans un quartier résidentiel composé d’édifices de trois étages. Déjà en ce moment, aux heures de pointe, il est difficile pour eux d’accéder à l’avenue Lavigerie, a commenté M. Jenkins, qui s’attend à ce que la situation empire. Le projet d’ensemble du Phare amènera 7000 travailleurs et 2000 résidents dans le secteur.