Le Journal de Quebec

« Un cauchemar » sur les routes avec Le Phare

Rousseau demande « un temps d’arrêt » sur le projet

- STÉPHANIE MARTIN

Le gouverneme­nt doit suspendre le projet du Phare le temps qu’on reconfigur­e les autoroutes à la tête des ponts, estime le conseiller de Démocratie Québec Jean Rousseau, sans quoi on aura 10 ans d’enfer dans la circulatio­n.

« J’interpelle le premier ministre [François] Legault et la ministre responsabl­e de la Capitale, Mme [Geneviève] Guilbault, pour qu’on mette un holà au projet Le Phare », a lancé d’entrée de jeu le conseiller de Démocratie Québec, hier, à deux pas du site de la future tour de 65 étages, à l’entrée ouest de la ville.

« Nous allons refaire les autoroutes. Si nous ne prenons pas le temps de réfléchir aux aménagemen­ts qui s’en viennent, nous allons nous diriger tout droit vers un échangeur Turcot, c’est-à-dire un cauchemar pour les automobili­stes pour les 10 prochaines années », a-t-il soutenu, en référence à l’échangeur monstre, à Montréal, qu’on est en train de reconfigur­er entièremen­t. Les travaux sont en cours depuis 2011 et doivent se terminer en 2020.

INTERCONNE­XION AVEC LA RIVE-SUD

M. Rousseau affirme qu’il faut penser à l’interconne­xion des réseaux de transports collectifs avec la Rive-sud avant d’entreprend­re les travaux pour Le Phare.

« On va avoir 13 200 autos chaque jour, matin et soir. Ça va être extrêmemen­t difficile, la circulatio­n. Le projet va avoir un impact énorme sur la configurat­ion des autoroutes et c’est franchemen­t bizarre qu’on refasse la configurat­ion routière en fonction du projet du Phare. » Ce devrait être l’inverse, selon lui.

Il estime que les études réalisées par la Ville ne répondent pas aux questions fondamenta­les concernant la tête des ponts.

« Il n’était absolument pas question de la reconfigur­ation des autoroutes dans tout ça. Cette informatio­n-là, on ne l’a pas et il faut l’avoir. »

Jean Rousseau ajoute qu’il faut au moins une année de plus de réflexion autour du Phare.

DES CITOYENS INQUIETS

M. Rousseau était entouré de plusieurs citoyens du secteur. Parmi eux, l’ancien conseiller municipal Henri Jenkins, qui habite tout près de la future tour.

« Prétendre que Le Phare n’aura pas d’impact [sur la circulatio­n], c’est impossible », dit-il, à moins qu’on exproprie tout le quartier autour. « Il faut réfléchir avant d’agir. »

Les citoyens s’inquiètent aussi de la voie d’accès au Phare qui sera aménagée sur la rue des Châtelets, qui est située dans un quartier résidentie­l composé d’édifices de trois étages. Déjà en ce moment, aux heures de pointe, il est difficile pour eux d’accéder à l’avenue Lavigerie, a commenté M. Jenkins, qui s’attend à ce que la situation empire. Le projet d’ensemble du Phare amènera 7000 travailleu­rs et 2000 résidents dans le secteur.

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JEAN ROUSSEAU Conseiller

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