Le Journal de Quebec

L’alliance avec Riyad demeure « inébranlab­le », affirme Trump

Et ce, même si le prince héritier était derrière le meurtre de Jamal Khashoggi

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WASHINGTON | (AFP) Le prince héritier saoudien était peut-être bien au courant du meurtre du journalist­e Jamal Khashoggi, mais cela ne remettra pas en cause la relation « inébranlab­le » entre Washington et Riyad : pressé de hausser le ton, Donald Trump a préféré, hier, préserver une alliance qu’il juge stratégiqu­e.

Selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post, dans lequel écrivait le journalist­e saoudien critique du royaume, la CIA n’a plus de doutes sur la responsabi­lité de Mohammed ben Salmane, dit « MBS », le puissant prince héritier d’arabie saoudite.

Toutefois, Donald Trump a assuré hier que l’agence américaine de renseignem­ent extérieur n’avait « rien trouvé d’absolument certain ».

Il n’a donc pas tranché la question cru- ciale des commandita­ires. « Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissan­ce de cet évènement tragique – peut-être, peut-être pas ! », a-t-il dit dans un communiqué.

« Nous ne connaîtron­s peut-être jamais tous les faits entourant le meurtre de Jamal Khashoggi », un « crime épouvantab­le que notre pays ne pardonne pas », a-t-il ajouté.

RENDRE DES COMPTES

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a pour sa part affirmé que les commandita­ires devaient « rendre des comptes ». « C’est notre objectif », même s’il reste « des questions sans réponse », a-t-il relevé, en visite à Washington.

Jamal Khashoggi, qui vivait aux ÉtatsUnis, a été tué le 2 octobre au consulat d’arabie saoudite à Istanbul, où il était allé faire des démarches pour son futur mariage.

Ce meurtre a terni l’image du royaume saoudien et de Mohammed ben Salmane, dont la plupart des observateu­rs estiment qu’il ne pouvait pas ignorer l’opération.

« ENNEMI DE L’ÉTAT »

Donald Trump a souligné les dénégation­s de l’intéressé et de son père, le roi Salmane, rappelant que le journalist­e était accusé par Riyad d’être un « ennemi de l’état » et « un membre des Frères musulmans ».

« Dans tous les cas, notre relation concerne le Royaume d’arabie saoudite », a-t-il poursuivi. Et « les États-unis entendent rester un partenaire inébranlab­le de l’arabie saoudite ».

Le président américain a énuméré les raisons qui rendent cette alliance stratégiqu­e : lutte contre l’iran, achat d’armes américaine­s ou encore stabilité des prix du pétrole.

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