Le Journal de Quebec

Une facture de 2 milliards $

Les sites miniers contaminés continuent de s’accumuler au Québec Les sites miniers contaminés continuent de s’accumuler au Québec. Une facture environnem­entale estimée à plus de 2 milliards $.

- PIERRE COUTURE

« Disons que c’est très inquiétant », a indiqué hier le président de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, Ugo Lapointe, en marge du congrès Québec Mines qui se déroule dans la capitale.

Selon le regroupeme­nt de groupes environnem­entaux, le Québec devra assumer la facture du nettoyage de près de 500 sites miniers abandonnés par l’industrie au cours des prochaines décennies. Facture estimée : 1,2 milliard $.

« À cela, il faut ajouter la vingtaine de sites en activité aujourd’hui, dont le passif environnem­ental avoisine les 843 millions $, pour un total de près de 2 milliards $ », a fait valoir M. Lapointe.

L’an dernier, la restaurati­on de sites miniers contaminés et abandonnés a coûté 90 M$ au gouverneme­nt du Québec.

Québec dit avoir en main une garantie financière d’une vingtaine de minières pour un montant totalisant plus de 800 M$.

20 FOIS PLUS DE DÉCHETS

La Coalition pour que le Québec ait meilleure mine soutient que l’industrie minière génère 20 fois plus de déchets que ceux produits par les citoyens québécois.

En 2015, les données fournies par l’institut de la statistiqu­e du Québec et du ministère de l’environnem­ent et des Ressources naturelles font état d’une production de 102,2 millions de tonnes de déchets miniers.

À l’inverse, la quantité de déchets domestique­s destinée à l’enfouissem­ent s’est élevée à 5,1 millions de tonnes durant la même période.

La Coalition réclame de meilleures pratiques et une réduction de l’empreinte minérale par le recyclage des métaux et le recours à une économie circulaire.

MANQUE D’INSPECTEUR­S

Selon le Syndicat de la fonction publique et parapubliq­ue (SFPQ), le Québec manque cruellemen­t d’inspecteur­s sur le terrain pour mieux encadrer la production de déchets par l’industrie minière.

« Il faut davantage de surveillan­ce. Chaque année, c’est une centaine de projets miniers qui ne sont pas inspectés en raison d’un manque de ressources », a déploré le président du SFPQ, Christian Daigle.

LE BAPE À TOUT PRIX

Pour éviter que de tels gâchis environnem­entaux surviennen­t, un regroupeme­nt de citoyens de La Motte, en Abitibi, estime que tous les projets miniers au Québec doivent passer dorénavant par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent (BAPE) pour approbatio­n.

Ces citoyens sont d’avis que le gouverneme­nt Legault doit utiliser ses pouvoirs pour obliger la minière australien­ne Sayona Mining, qui veut ériger une mine de lithium à La Motte, à déposer rapidement son projet devant le BAPE.

 ?? PHOTO CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES ?? La mine de fer du mont Wright de l’entreprise Arcelormit­tal, près de Fermont, sur la Côte-nord. Entre 80 000 et 100 000 tonnes de fer sortent chaque jour de cette exploitati­on minière à ciel ouvert d’une superficie de 24 kilomètres carrés.
PHOTO CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES La mine de fer du mont Wright de l’entreprise Arcelormit­tal, près de Fermont, sur la Côte-nord. Entre 80 000 et 100 000 tonnes de fer sortent chaque jour de cette exploitati­on minière à ciel ouvert d’une superficie de 24 kilomètres carrés.

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