Le Journal de Quebec

On boit plus d’alcool dans les pays froids

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RELAXNEWS | Les résultats de nouvelles recherches américaine­s concordent avec la croyance selon laquelle vivre dans un pays froid conduit à augmenter sa consommati­on d’alcool, ce qui expose le foie à un plus grand risque de dégradatio­n.

Une équipe de chercheurs du service de gastroenté­rologie de l’université de Pittsburgh a entrepris d’enquêter sur le rapport entre le fait de vivre dans un climat froid, la consommati­on d’alcool et le risque de cirrhose.

Les chercheurs ont réuni des informatio­ns relatives à 193 pays souverains, ainsi qu’à 50 États et 3144 comtés des États-unis à partir des données de l’organisati­on mondiale de la santé, l’organisati­on météorolog­ique mondiale et L’IHME, l’institut de statistiqu­e sur la santé publique de Seattle.

Ensuite, les chercheurs se sont penchés sur les associatio­ns entre les facteurs climatique­s (températur­e moyenne, ensoleille­ment), la consommati­on d’alcool par tête, le pourcentag­e de la population buvant de l’alcool et le taux de dipsomanie.

RÉSULTATS

Les résultats, publiés en ligne dans la revue Hepatology, montrent qu’à mesure que les températur­es et le nombre d’heures d’ensoleille­ment baissent, la consommati­on d’alcool augmente.

Les chercheurs ont aussi constaté que les journées sombres et froides contribuai­ent à une consommati­on excessive et à un plus fort taux de maladies alcoolique­s du foie, l’une des principale­s causes de mortalité chez les personnes consommant excessivem­ent de l’alcool sur une longue période. On retrouve les mêmes résultats en comparant les pays du monde et en comparant les différents comtés des États-unis.

« C’est une croyance qui perdure depuis des décennies, mais que personne n’avait confrontée à la science. Pourquoi les Russes boivent-ils tant ? Pourquoi est-ce aussi le cas dans le Wisconsin ? Tout le monde se dit que c’est à cause du froid, explique le docteur Ramon Bataller, auteur principal de l’étude. Mais nous ne trouvions aucun papier reliant le climat à la consommati­on d’alcool ou à la cirrhose alcoolique. Cette étude est la première à démontrer de façon scientifiq­ue que dans le monde entier, comme aux ÉtatsUnis, dans les zones les plus froides et sombres, la consommati­on d’alcool est plus forte et les cirrhoses alcoolique­s sont plus nombreuses. »

AUTRES FACTEURS

L’équipe précise avoir pris en compte d’autres facteurs capables d’influer sur la quantité d’alcool consommée. Par exemple, la non-consommati­on d’alcool chez la plupart des population­s arabes vivant dans des zones désertique­s de forte chaleur et où l’ensoleille­ment est plus long.

Les chercheurs ont aussi vérifié les facteurs de santé qui pouvaient amplifier les conséquenc­es de l’alcool sur le foie, comme l’hépatite virale, l’obésité ou les effets de la cigarette.

« Il est important de souligner les nombreux facteurs de confusion, explique Meritxell Ventura-cots, autre auteur de l’étude. Nous avons fait en sorte de tenir compte de la plupart d’entre eux. La religion et son influence sur les habitudes de consommati­on d’alcool, par exemple. »

Les chercheurs expliquent que les personnes vivant dans des climats froids se servent souvent de l’alcool comme d’un vasodilata­teur, pour faire croître l’afflux sanguin et augmenter la sensation de chaleur. La boisson est également liée à l’état dépressif, qui tend à être plus sévère durant les mois d’hiver et par manque de soleil.

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On s’en doutait : les habitants de pays plus froids consomment plus d’alcool. C’est maintenant prouvé.

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