Le Journal de Quebec

Dea saisit sa chance

L’attaquant file le parfait bonheur avec les Devils

- JONATHAN BERNIER

NEWARK | Alors que sa carrière semblait tourner en rond dans l’organisati­on des Penguins de Pittsburgh, Jean-sébastien Dea a finalement trouvé sa place au soleil… dans la grisaille du New Jersey.

Pour la première fois de sa carrière chez les profession­nels, l’attaquant de 24 ans occupe un poste régulier dans le circuit Bettman. Limité à six matchs avec la bande à Sidney Crosby au cours des deux dernières campagnes, Dea a disputé 17 des 19 premières rencontres des Devils depuis le début de la campagne.

« C’est exceptionn­el. J’apprécie chaque moment et je m’amuse à tous les jours, a-t-il lancé, en entrevue avec Le Journal de Montréal. Chaque jour, je me dis que je suis chanceux de vivre cette expérience. J’en connais plusieurs à la maison qui aimeraient être à ma place. »

Avant de se réjouir, Dea a dû vivre la déception de voir son nom être placé au ballottage. Malgré un excellent camp d’entraîneme­nt, les Penguins n’avaient, encore une fois, pas de place pour lui.

Fidèle à une seule organisati­on, que ce soit dans la Ligue de hockey midget AAA ou dans la LHJMQ, au sein de laquelle il a joué trois ans pour les Huskies de Rouyn-noranda, Dea soutient avoir vécu un certain choc lorsque les Devils l’ont réclamé 24 heures plus tard.

« Je ne m’y attendais pas du tout. Je ne connaissai­s personne, il n’y avait aucun Québécois sur qui me coller et la saison commençait en Europe. Je n’étais jamais allé en Europe de ma vie », a-t-il raconté.

LA FILIÈRE DE WILKES-BARRE

Toutefois, il y a au sein des Devils plusieurs hommes de hockey ayant travaillé pour l’organisati­on des Penguins, à commencer par Ray Shero et Tom Fitzgerald, respective­ment directeur général et directeur général adjoint. Les deux hommes, qui occupaient le même poste chez les Penguins, sont ceux qui avaient lancé une première invitation à Dea au terme de sa deuxième saison junior.

Puis, il y a également l’entraîneur-chef John Hynes, et son adjoint, Alain Nasreddine, qui ont eu le jeune homme sous leurs ordres lors de sa première campagne à Wilkes-barre, l’équipe-école des Penguins.

« Je ne l’avais pas vu jouer depuis plusieurs années. C’est le jour et la nuit depuis cette époque. Il est plus responsabl­e, il s’est développé physiqueme­nt. Il a travaillé dur. Le crédit lui revient pour sa progressio­n », a vanté Hynes.

LIEN DE CONFIANCE À TISSER

Si un joueur peut se sentir plus à l’aise en retrouvant un entraîneur pour qui il a déjà joué, le lien de confiance n’est pas nécessaire­ment acquis dans le sens inverse.

« Ça aide de savoir à quel type de joueur on a affaire, de connaître sa personnali­té et la façon dont il travaille. Mais, c’est la façon dont il joue qui tisse un lien de confiance », a précisé l’entraîneur-chef des Devils. Et jusqu’ici, Dea répond aux attentes. « C’est un joueur rapide et tenace, doté d’un bon sens du hockey. Il se marie bien à notre système. Il a bien fait tant au centre qu’à l’aile, mais nous le préférons un peu plus à l’aile, a expliqué Hynes. Il jouera probableme­nt là demain [ce soir]. Il continue de rendre nos décisions difficiles. »

LA COUPE À BOUT DE BRAS

Il y a quelques saisons, l’auteur de ces lignes avait croisé Dea sur la patinoire du SAP Arena de San Jose. Comme le font toutes les équipes de la LNH, les Penguins avaient invité quelques espoirs à les suivre lors de leur parcours éliminatoi­re. Dea déambulait donc sur la surface glacée avec la coupe Stanley au bout de ses bras.

Il se souvient de la curieuse sensation qu’il avait ressentie, se trouvant à la fois près et loin de son rêve. Il soulevait la coupe Stanley sans toutefois jouer dans la LNH.

« J’avais le goût de célébrer parce que je me disais que je n’aurais peut-être plus jamais la chance de vivre ça. Mais, en même temps, je savais que je n’avais absolument rien fait. Alors, je me suis dépêché de prendre une photo et de laisser la coupe aux autres. »

Maintenant qu’il a les deux pieds dans la LNH, il peut commencer à rêver encore plus au jour où il la gagnera « pour vrai ».

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PHOTO AFP JeanSébast­ien Dea s’estime privilégié de jouer dans la Ligue nationale.

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