Le Journal de Quebec

Une oeuvre « éclatée » pour honorer « le Gros Bill »

C’est le premier monument en hommage aux hockeyeurs au Centre Vidéotron

- STÉPHANIE MARTIN

L’oeuvre monumental­e qui représente Jean Béliveau fait certaineme­nt jaser par sa « différence », et c’est tant mieux, selon le maire de Québec, qui veut des monuments « éclatés ».

« C’est très différent. On aurait pu faire des bustes pour tout le monde. Ça aurait été plus simple. Mais on a décidé qu’on voulait des choses très différente­s. Et c’est ça qui va faire son attrait. […] Je suis très fier. Nous, on veut quelque chose de vraiment éclaté, artistique, différent, qui va faire que les gens vont vouloir venir le voir. On a atteint nos objectifs. »

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a inauguré hier après-midi l’oeuvre Briser la glace, du sculpteur Éric Lapointe, devant le Centre Vidéotron. L’imposante oeuvre d’art de 28 pieds de hauteur est « anamorphiq­ue », c’est-à-dire que sa forme varie selon l’emplacemen­t du spectateur.

De presque tous les angles, elle rappelle un iceberg ou un enchevêtre­ment de glaces bleutées. Mais, si le spectateur se place sur la rondelle installée au sol, il voit apparaître la silhouette et le visage familier de celui que les gens de Québec ont surnommé affectueus­ement « le Gros Bill ».

Le maire est heureux que l’oeuvre fasse jaser. « Heureuseme­nt, sinon ça va être plate. »

Briser la glace donne le coup d’envoi à l’allée commémorat­ive dédiée au hockey, située place Jean-béliveau.

Les frères Stastny viendront s’ajouter éventuelle­ment, et M. Labeaume prévient qu’il faut s’attendre à une oeuvre aussi originale. « Ça va être très spécial aussi. Ça va être aussi haut. »

« HISTOIRE D’AMOUR »

L’inaugurati­on devait se faire en présence de la veuve de Jean Béliveau et de sa fille, mais elles n’ont pu se déplacer. C’est André Béliveau, le frère de l’ancien hockeyeur, qui a pris la parole au nom de la famille. Saluant la longue histoire d’amour entre Jean et Québec, il a remercié la Ville d’avoir honoré la mémoire de son frère.

« Au nom de la famille Béliveau, je peux vous dire un très grand merci et à quel point il y a entre la famille Béliveau et la Ville de Québec un lien que vous n’avez peut-être pas vu, mais que, nous autres, on ressent encore aujourd’hui », a-t-il exprimé, ému.

CARACTÈRE ORIGINAL

Le sculpteur Éric Lapointe, qui a expliqué sa démarche artistique, n’a pas été ébranlé par les critiques sur le caractère original de son oeuvre. « Je le sais que des gens vont dire : Mon Dieu, c’est donc ben laid. À tous ces gens-là, je tiens à dire sincèremen­t : je suis très heureux que vous trouviez ça laid. Vous serez obligés de venir voir ici pour en comprendre la laideur. Et vous verrez peut-être ça différemme­nt. »

L’oeuvre de 200 000 $ a été financée en parts égales entre la Ville de Québec et la Commission de la capitale nationale.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? L’oeuvre d’art Briser la glace change de forme selon l’endroit où se place le spectateur. Un seul angle permet de voir apparaître la silhouette de l’ancien hockeyeur Jean Béliveau. Elle a été inaugurée hier en présence de plusieurs dignitaire­s et anciens joueurs.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS L’oeuvre d’art Briser la glace change de forme selon l’endroit où se place le spectateur. Un seul angle permet de voir apparaître la silhouette de l’ancien hockeyeur Jean Béliveau. Elle a été inaugurée hier en présence de plusieurs dignitaire­s et anciens joueurs.

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