Legault défend le recours éventuel à des travailleurs ontariens
Malgré les critiques formulées par les libéraux et la FTQ Construction, le premier ministre François Legault maintient qu’il serait avantageux d’inclure des travailleurs ontariens dans la construction de nouveaux barrages au Québec, comme proposé à Doug Ford.
En point de presse en marge du Conseil des ministres, M. Legault a rappelé qu’actuellement, l’ontario se prépare à investir 20 milliards de dollars dans la rénovation de centrales nucléaires.
« Ce qui fait hésiter ou ce qui fait reculer l’ontario, c’est qu’en rénovant des centrales nucléaires, ils vont créer beaucoup d’emplois en Ontario », a-t-il expliqué.
« Je pense que ce serait, comme on dit en anglais, un “win-win” si on arrivait à faire une entente avec l’ontario pour qu’au lieu de rénover des centrales nucléaires, on construise des barrages au Québec, en partie avec des employés du Québec, en partie avec des employés de l’ontario », a continué M. Legault.
« PRIORITÉ AUX TRAVAILLEURS D’ICI »
Au lendemain de la visite de François Legault à Queen’s Park, la FTQ Construction a vivement dénoncé la proposition faite au premier ministre de l’ontario, Doug Ford.
Le syndicaliste de la Côte-nord, Bernard « Rambo » Gauthier a notamment reproché à François Legault d’avoir omis de consulter d’abord les travailleurs québécois.
Le directeur général de la centrale syndicale, Éric Boisjoly, a lui aussi tenu à rappeler à M. Legault « que les travailleurs d’ici doivent passer en priorité ».
DEUX POSSIBILITÉS
« Il y a deux possibilités, a répliqué M. Legault : il n’y a pas de barrages, puis il n’y a pas d’emplois ni au Québec, puis en Ontario, ou il y a des nouveaux barrages, on sert l’ontario, puis il y a des emplois au Québec, puis des emplois en Ontario. »
Les libéraux ont déploré à leur tour l’offre faite par M. Legault à l’ontario. « Les seuls emplois de qualité qu’il compte créer avec son projet, ce sont des emplois pour nos voisins ontariens », a déploré le député libéral Saul Polo.
« C’est une mauvaise idée, a commenté le chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé. On est capables de les construire nous-mêmes, nos infrastructures, quelles qu’elles soient. […] On n’a pas besoin de l’ontario. »
« M. Legault va nous trouver sur son chemin. C’est qu’on n’a pas besoin de nouveaux barrages », a indiqué la chef parlementaire de Québec solidaire, Manon Massé.