Une bouée de sauvetage de 595 M$ pour la presse
OTTAWA | Soupir de soulagement dans le monde des médias, alors que le gouvernement fédéral a annoncé hier une aide financière pour les organismes de presse en perte de revenus constante.
« C’est une excellente nouvelle pour les médias. Les mesures annoncées sont une bouée de sauvetage pour ralentir l’hémorragie qui afflige le monde des médias depuis des années. Mais les problèmes financiers de l’industrie ne sont pas soudainement réglés, et il faudra maintenant trouver des solutions à long terme », a commenté la présidente du syndicat de la Fédération nationale des communications, Pascale St-onge.
Ses propos ont trouvé écho chez plusieurs organes de presse, syndicats de journalistes ainsi qu’à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), qui avertissent toutefois que « le diable est dans les détails ». Tous croient qu’il faudra maintenant s’attaquer au fait que Facebook et Google avalent maintenant plus de 80 % des revenus publicitaires.
TROIS MESURES
Ottawa a profité hier de son énoncé économique de l’automne pour annoncer trois mesures d’allègement fiscal pour les médias qui totaliseront 595 millions $ sur cinq ans.
Dès le 1er janvier, tout organisme d’information admissible pourra recevoir un crédit d’impôt remboursable sur la masse salariale des employés qui travaillent à la production de nouvelles. Les organes de presse liés au gouvernement comme Cbc/radio-canada seront exclus de ces mesures.
Le gouvernement mettra sur pied un comité indépendant formé uniquement de journalistes qui devra notamment décider quels organismes ou entreprises sont admissibles au crédit.
Le fédéral créera aussi un nouveau crédit d’impôt non remboursable et temporaire de 15 % à ceux qui s’abonneront à un service d’information numérique.
OBNL
Les organismes à but non lucratif (OBNL) qui appuient des organismes journalistiques pourront éventuellement délivrer des reçus de dons à ceux qui y contribuent.
Pour sa part, le Parti conservateur du Canada voyait d’un mauvais oeil l’aide annoncée aux médias, craignant que les libéraux tentent de mettre les journalistes à leur solde en pleine année électorale.
Tous les autres partis ont balayé ces propos du revers de la main.