Fitzgibbon n’est pas en conflit d’intérêts, clame Legault
François Legault est convaincu que son ministre de l’économie n’est pas en conflit d’intérêts, même s’il détient des actions d’un important fournisseur de Bombardier.
Pierre Fitzgibbon possède l’équivalent de 105 000 $ d’actions de la compagnie Héroux-devtek, qui vend des pièces entrant dans la fabrication de certains avions de la multinationale. Le ministre caquiste, qui a ouvert la porte à investir de nouveau des deniers publics dans Bombardier, assure avoir suivi les règles et avoir placé ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard.
« Je trouve ça complètement exagéré qu’on parle d’un conflit d’intérêts. Héroux-devtek, c’est une entreprise qui fabrique des trains d’atterrissage surtout pour Boeing et des compagnies militaires aux États-unis. Ils viennent d’acheter une nouvelle entreprise en Europe, qui va leur permettre de faire des trains d’atterrissage pour Airbus, mais le seul avion de Bombardier où le train d’atterrissage est fait par Héroux, ce sont seulement des Learjet. Ça représente peut-être 1 % du chiffre d’affaires d’héroux. Donc, parler d’un conflit d’intérêts, je trouve ça complètement disproportionné », a affirmé le premier ministre, hier, à l’entrée de la réunion hebdomadaire des membres de son cabinet.
DOUTES SUR LA DÉCISION
Son ministre de l’économie a passé la journée, mardi, à se défendre d’être en conflit d’intérêts. Interpellée par l’opposition, la commissaire à l’éthique a décidé d’ouvrir une enquête sur le cas de Pierre Fitzgibbon.
Selon François Legault, cette enquête n’est nullement le signe que la situation de son ministre est délicate. « [La commissaire à l’éthique est] obligée de faire une enquête, donc [elle va] la faire. On va voir le résultat, mais je n’ai aucune inquiétude », a-t-il insisté.
Le député péquiste Martin Ouellet a réitéré, hier, son souhait que le ministre Fitzgibbon se retire des dossiers qui impliquent Bombardier et le secteur de l’aéronautique.
Selon lui, si jamais le gouvernement Legault décide effectivement d’investir de l’argent public dans Bombardier avant que la commissaire à l’éthique ait fait toute la lumière sur la situation du ministre de l’économie, la population aura des doutes sur le bien-fondé de la décision.
« S’il a les deux mains dedans et qu’il décide d’intervenir de façon musclée dans le domaine de l’aérospatiale, c’est sûr et certain qu’on va continuer à marteler qu’il ne doit pas le faire », a insisté le député de René-lévesque.