Les Américains ferment une usine à Boisbriand à cause de Trump
La fermeture de MAS Industries conduira à la disparition de 120 emplois fin février
En pleine guerre des tarifs de Trump, le géant américain de pièces d’auto Dorman met la clé sous la porte de son usine de Boisbriand MAS Industries, achetée il y a un an, jetant à la rue ses 120 travailleurs, a appris Le Journal.
« C’est à cause de Trump qu’on perd nos jobs. Ce n’est pas juste dans le domaine automobile, c’est partout », a confié au Journal une emballeuse de la compagnie préférant ne pas être identifiée, approchée près de l’usine, hier après-midi.
En octobre dernier, lors de l’annonce de ses résultats, Dorman a évoqué les tarifs de 200 milliards $ US imposés par l’administration Trump sur les importations chinoises qui risquent de faire bondir le coût de certains produits.
« Nous prenons plusieurs mesures pour atténuer pleinement l’impact des tarifs », a-t-elle déclaré.
Difficile de savoir si la fermeture de l’usine de Boisbriand est l’une de ces « mesures », parce que la direction américaine de Dorman n’a pas rendu nos appels, hier.
PROTECTIONNISME EN CAUSE
Hier, quand Le Journal l’a contacté, le bureau de la mairesse de Boisbriand n’était pas au courant de la mauvaise nouvelle.
« À mon avis, c’est un exemple éloquent du protectionnisme américain », a plus tard déploré la mairesse, Marlene Cordato, dans une communication écrite.
C’est il y a quelques semaines à peine que le couperet est tombé pour les 120 travailleurs de l’usine des Basses-laurentides.
« Le 7 novembre dernier, trois représentants américains de Dorman se sont présentés ici pour faire l’annonce aux employés », a relaté la responsable des ressources humaines de l’usine, Sophie Basque.
La V.-P. des ressources humaines de Dorman, Stacy Vahey, a fait le voyage en personne du siège social, à Colmar, en Pennsylvanie, à Boisbriand pour dire aux travailleurs de l’usine qu’elle fermera ses portes fin février.
Dorman est un poids lourd dans le marché des distributeurs de pièces automobiles. La compagnie est valorisée à 3,7 milliards $ à la Bourse de New York. Près de 94 % de ses clients sont aux États-unis, selon Marketscreener.
« Je ne sais pas pourquoi ils ferment, personne ne le sait, sauf Dorman. Les gens essayent de deviner », a conclu le fondateur et ex-propriétaire de MAS Industries, Mark Stermer, qui, en 2017, a vendu l’entreprise bâtie de ses mains ici aux Américains pour favoriser sa croissance. – Avec la collaboration de Jonathan Tremblay L’usine de Boisbriand fabrique des composantes de châssis ou de suspension pour le marché des pièces d’auto de rechange des États-unis, du Canada et du Mexique.