Il n’avait pas fait aussi froid depuis 54 ans
La température ressentie a atteint -30, hier matin ÀV
La région de Québec est passée près de fracasser un très vieux record hier matin : jamais il n’avait fait aussi froid, un 22 novembre, depuis 54 ans.
Les gens de la capitale se sont réveillés avec un mercure à seulement -18,6 °C, à 7 h du matin. Avec le vent, la température ressentie était même de -30.
Il s’agit du deuxième matin le plus froid enregistré à cette date depuis qu’environnement Canada compile les données climatiques, il y a plus d’un siècle, fait remarquer Alexandre Parent, météorologue pour l’agence fédérale.
Le 22 novembre 1964, un an jour pour jour après l’assassinat de John F. Kennedy, la ville de Québec avait en effet connu une température minimale de -19,4 °C.
EXCEPTIONNELLEMENT FROID
La journée aura donc été à l’image de l’automne : beaucoup plus froide que les températures normales. Habituellement, il fait en moyenne 0 °C le jour et -6 °C la nuit, à cette période de l’année.
« Depuis le 10 novembre, il y a à peine une journée où on a réussi à dépasser la valeur de 0 °C. Toutes les autres journées, les maximums étaient en deçà de zéro et bien en deçà des normales », indique M. Parent.
Jusqu’à présent, le mois de novembre 2018 est en moyenne trois degrés plus froid que la normale climatique.
« Si on additionne [cela avec] le mois d’octobre, qui avait été également un des plus froids des 20 dernières années, on peut vraiment dire que c’est un automne froid. Il faut remonter dans les années 90 pour retrouver certaines statistiques comparables », ajoute le météorologue.
Les plus frileux peuvent cependant se rassurer : cette vague de températures glaciales tire maintenant à sa fin. Le soleil sera d’ailleurs très présent, aujourd’hui et demain, alors que les températures retrouveront des seuils plus normaux dès dimanche.
TRAVAILLEURS COURAGEUX
À Québec, hier, les travailleurs contraints de rester à l’extérieur gardaient malgré tout le moral. « Je suis bien équipée, je ne sens pas le froid. Il ne faut pas avoir peur de la météo », a lancé au Journal une brigadière dans Limoilou.
Claude Beaudry, signaleur routier près du chantier du nouveau complexe hospitalier du CHU de Québec, disait lui aussi ne pas souffrir de la météo.
« Non, pas moi. Il faut bouger. Le vent est plus difficile pour nous, parce qu’on est obligés de se virer face au trafic. […] Il faut toujours être actif », indique-t-il.
« Ça va très bien, on est habitués à ça », disait pour sa part, philosophe, un postier.