Guy Ouellette poursuit le gouvernement
Arrêté par L’UPAC l’an dernier dans le cadre d’une enquête sur des fuites médiatiques, le député indépendant Guy Ouellette réclame 550 000 $ pour atteinte à sa réputation, préjudice moral et perte financière.
La poursuite a été déposée ce matin au palais de justice de Québec. Les avocats de Guy Ouellette, Me Jacques Larochelle et Me Olivier Desjardins, affirment que « cette opération, gravement fautive et affectée d’une incontestable incurie, a littéralement détruit le demandeur, sa réputation, sa carrière politique, sa relation de confiance avec sa formation politique et a porté un coup très dur à sa santé et son humeur ».
Membre du caucus libéral au moment de son arrestation, M. Ouellette n’a jamais été accusé par l’unité permanente anticorruption (UPAC) et le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a accepté en octobre dernier la requête en cassation des mandats de perquisition lancés contre lui pour saisir son téléphone et son ordinateur.
Il était soupçonné d’être à l’origine des fuites médiatiques concernant des enquêtes sur d’anciens membres influents du Parti libéral du Québec, dont l’ex-premier ministre Jean Charest. « Le demandeur n’est pas et n’a jamais été la source des médias : il a donc clairement été arrêté à tort et sans motif », assure la poursuite.
ACTIONS NON APPROUVÉES ?
De plus, les avocats affirment qu’ils révéleront de nouvelles informations au sujet de l’ex-commissaire de L’UPAC, Robert Lafrenière, qui a annoncé sa démission le jour des récentes élections provinciales, une semaine après que les mandats de perquisition sont tombés.
« Contrairement à ce qu’a laissé entendre M. Lafrenière dans les médias, certaines actions menées par L’UPAC n’ont jamais reçu l’aval du Directeur des poursuites criminelles et pénales, tel qu’il sera amplement démontré lors de l’audition à venir », écrivent les avocats du député.
ROMAN POLICIER
Par ailleurs, la poursuite se lit comme un véritable roman policier, où s’affrontent l’ex-commissaire de L’UPAC et cet ex-policier spécialisé dans la lutte contre les motards criminels.
Les avocats soulignent notamment que les policiers ont obtenu un des mandats ayant mené à l’arrestation, le jour même où M. Lafrenière témoignait devant une commission parlementaire visant à faire de L’UPAC un corps policier indépendant, présidée par M. Ouellette.
En perquisitionnant le domicile du député quelques jours plus tard, les policiers de L’UPAC risquaient de mettre la main sur des documents qui concernaient Robert Lafrenière ou son chargé d’opération, André Boulanger, écrivent ses avocats.