Le Journal de Quebec

Surveillez votre contrat avec les vacances à temps partagé

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Québec a resserré la vis sur les techniques de vente des centres de vacances à temps partagé ( time share). Mais surveillez quand même vos arrières.

L’industrie compte environ 5400 résidences dans 120 pays, dont le tiers aux États-unis. Tant des petits promoteurs que des géants hôteliers (Marriott, Starwood, Disney, Wyndham…) en offrent.

Les géants du domaine sont RCI et Interval. Mais l’industrie a très mauvaise presse depuis des années, surtout pour ses techniques de marketing agressives.

Avant de signer un contrat, sachez qu’il ne s’agit nullement d’un investisse­ment, mais d’une dépense différée sur de nombreuses années, voire des décennies. On vous offre ainsi des points échangeabl­es contre l’utilisatio­n d’unités dans des complexes hôteliers ou pour une croisière, un abonnement sur une assez longue période dans un complexe de vacances, l’échange de votre droit d’hébergemen­t contre d’autres biens et services, un bail ou un « titre de propriété ».

Aux États-unis, le prix moyen d’une « propriété » à temps partagé d’une semaine est de 19 000 $ US (25 070 $ CA), avec des frais de service et d’entre- tien annuels de 660 $ US (871 $ CA). Concrèteme­nt, vous payez environ 100 $ américains la nuitée pour un séjour d’une semaine, pour une propriété qui vous a coûté 19 000 $. Et les frais annuels augmentent chaque année. À vous de juger…

QUELQUES INCONVÉNIE­NTS

Quand vous signez un tel contrat, demandez quelles sont vos protection­s advenant la fermeture ou la faillite du promoteur. Sont-elles inscrites au contrat ? Que se passe-t-il aussi si le promoteur change de programme d’échange : le nouveau est-il aussi généreux que l’initial ?

De nouvelles dispositio­ns à la Loi sur la protection du consommate­ur (LPC) sont en vigueur depuis le 1er octobre : √ le promoteur doit inscrire au contrat une descriptio­n précise des droits du client, les coûts et les modalités de paiement ; √ vous avez le droit de mettre fin au contrat sans frais ni pénalités dans un délai de 10 jours dès que vous avez votre copie ; √ le promoteur doit fournir un calendrier de versements annuels, qui doivent être sensibleme­nt égaux.

Enfin, le contrat est résiliable en tout temps en vertu du Code civil, mais vous devez vous informer des frais et des pénalités en conséquenc­e. Et quels sont vos droits si le contrat est signé à l’étranger ? Bonne chance pour vous défendre…

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