Mike Ward : les Hells sont de « très bons gars »
Décidément, Mike Ward a un drôle de jugement. Savez-vous ce qu’il a déclaré dans un balado de la vedette américaine Joe Rogan ? « Les Hells Angels sont des bons gars, des très bons gars. »
Je me demande quelle partie de l’oeuvre des Anges de l’enfer monsieur Ward trouve admirable : leur façon de manier les bâtons de baseball, l’art de placer une bombe dans une auto, leurs fines stratégies de complot ou leur habileté à mener un trafic de drogue sous le nez des policiers ?
PAUVRE PETIT MIKE
Dans cette baladodiffusion de trois heures remplie de « fuck », « bitch », « slut », etc., Mike Ward joue encore à la victime de la très vilaine Commission des droits de la personne du Québec qui l’a mis à genoux avec l’affaire Jérémy Gabriel.
Il confie à Rogan qu’il sort d’une longue dépression. « J’ai passé des jours complets dans ma salle de bains à pleurer et à boire du vin. » Bref, Ward fait bien pitié. Les lois de la liberté d’expression au Canada sont absolument dégueulasses, dit-il à son interlocuteur. Mais les Hells, eux, « comme les gens de la mafia », sont des « très bons gars… tant que vous ne leur devez pas de l’argent » ? Cherchez l’erreur.
Mike Ward a raconté une histoire rocambolesque (qui paraît tirée par les cheveux) selon laquelle les Hells l’auraient « protégé » contre des gens en colère au moment où a éclaté la controverse de sa blague sur Cedrika Provencher. (« Tu dois huit piastres à Revenu Québec et ils vont kidnapper tes enfants. Ce sont eux qui ont Cédrika ! »)
Et dans le cours de ce balado, Ward confie qu’il a déjà fait des corpos (des spectacles privés pour des corporations) pour les policiers, les militaires… et les Hells !
Et que les uns comme les autres sont pareils : ils ont la même mentalité.
Soit Ward manque totalement de discernement, soit il fabule.
Et je ne comprends pas pourquoi cet aveu (qu’il a accepté de l’argent d’une organisation criminelle) n’a pas soulevé plus de réactions.
Quand on a appris que Jean-pierre Ferland et Ginette Reno avaient chanté au mariage d’un Hells, en 2000, cela avait créé un scandale. Dix-huit ans plus tard, on hausse les épaules quand on apprend que Ward est allé raconter des blagues à un rassemblement de motards criminalisés ?
VIEUX MOTARD QUE JAMAIS
Pendant que les policiers, le système de justice (Opération Sharqc) et les journalistes d’enquête essaient de lever le voile sur les agissements de cette organisation criminelle, Mike Ward, lui, avoue sans la moindre gêne qu’il a déjà fait rire des gars qui n’entendent pas du tout à rire. Et personne ne s’en scandalise ?
Les Hells, qui essaient de se faire une bonne réputation, de banaliser leur « business », qui ont droit à des stands de t-shirt à leur effigie dans des foires agricoles fréquentées par des petites familles, doivent être ravis de voir un humoriste comme Ward les présenter comme des « very good guys ». De la publicité comme ça, ça ne s’achète pas. Moi, ça ne me fait pas rire.