Le Journal de Quebec

Le mental de Price à point

- Jean-françois Chaumont l Jfchaumont­jdm jean- francois.chaumont @quebecorme­dia.com

BUFFALO | Carey Price a assez d’expérience pour savoir qu’un petit mot ou une petite phrase peuvent prendre des proportion­s folles et se transforme­r rapidement en tempête médiatique. Surtout dans une ville comme Montréal, où le Canadien est roi et maître.

Il y a eu l’histoire du « chill out ». En septembre 2010, Price avait appelé les partisans au calme après un revers de 4 à 2 contre les Bruins de Boston lors d’un match préparatoi­re. Price avait reçu les huées de ses propres fidèles du Centre Bell en donnant quatre buts sur seulement neuf tirs.

En mai 2013, Price avait encore enflammé la nation du Tricolore lors de son bilan après l’éliminatio­n des siens au premier tour des séries face aux Sénateurs d’ottawa. Encerclé par des dizaines de micros, l’homme masqué du CH avait dit s’ennuyer de son anonymat et qu’il ne sortait plus pour faire son épicerie. Il avait utilisé une phrase devenue classique : « Je suis comme un hobbit dans son trou. »

La bête médiatique de Montréal n’en demandait pas tant. Certains racontaien­t que Price était malheureux dans une ville comme Montréal, qu’il cherchait à se sortir de l’équipe.

Depuis cette déclaratio­n, Price a maintenant une plus grande réserve devant les journalist­es. Déjà timide de nature, il redoute encore plus les micros. Possibleme­nt par crainte aussi de recréer une autre immense vague. Plus de cinq ans plus tard, Price porte encore et toujours les couleurs du CH. Et il y a encore quelques tempêtes.

ENTRE LES DEUX OREILLES

Le 8 novembre dernier, Price a signé sans le vouloir la plus récente histoire à son sujet. Après un revers de 6 à 5 contre les Sabres où il a connu une mauvaise sortie et donné un but faible à Rasmus Ristolaine­n en prolongati­on, le gardien a dit que son principal problème était entre ses deux oreilles. C’était assez pour repartir le bal.

Sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les différente­s émissions de sport, tant à la radio qu’à la télévision, c’était la folie. On racontait que Price avait poussé un cri à l’aide. Qu’il avait besoin de consulter un psychologu­e sportif. Qu’il vivait une dépression… Bref, c’était reparti.

À sa sortie d’un entraîneme­nt au KeyBank Center de Buffalo hier, Price est revenu sur cet épisode.

« Je pense que le petit commentair­e [entre mes deux oreilles] a été exagéré, a-t-il dit. Juste un peu ! Tous les gardiens le savent, en fait, c’est pour tous les sports : c’est aussi mental et ça peut te jouer dans la tête. Tu sais que tu peux jouer mieux et ça ne sera pas parfait tous les soirs. Tu dois simplement rouler avec les coups et trouver une façon de t’améliorer.

« Je sais que certaines personnes en ont fait une grosse histoire, a-t-il précisé au Journal après sa mêlée de presse. Mais pour un gardien, c’est assez standard de dire que ça se passe dans ta tête. Je n’étais pas en détresse psychologi­que, j’étais juste frustré ! »

CHIFFRES TROMPEURS

Claude Julien a accordé un repos à Price après le passage des Sabres au Centre Bell. Il n’a pas joué contre les Golden Knights de Vegas à Montréal et lors du premier match dans l’ouest canadien à Edmonton.

Depuis cette courte pause, Price a signé deux victoires contre les Flames à Calgary et les Canucks à Vancouver pour ensuite donner cinq buts dans deux sorties d’affilée, face aux Capitals de Washington et aux Devils du New Jersey. Malgré les deux récents revers, Price a probableme­nt été le meilleur joueur de son équipe. C’est devant lui qu’il y a eu un effondreme­nt.

« Je me sens bien, a-t-il résumé. Mentalemen­t, je me sens bien. Le voyage dans l’ouest a fait du bien. »

« Contre les Devils, il y a plusieurs buts où il n’avait aucune chance, a renchéri Julien. Il a mal paru sur le cinquième but. Mais nous ne jouons tellement pas bien défensivem­ent dernièreme­nt que nous n’aidons pas notre gardien. Il n’a pas les chiffres qu’il devrait avoir. Je trouve qu’il joue bien, il fait les gros arrêts. S’il continue à bien jouer et que nous resserrons notre jeu défensif, ça fera une grosse différence. »

D’ici le retour prochain de Shea Weber, probableme­nt mardi prochain contre les Hurricanes de la Caroline, Price croit que ses défenseurs devront revenir à la base.

« Il faut faire confiance à nos instincts et faire les bonnes lectures, a-t-il expliqué. Je sais que c’est dur quand on se fait beaucoup coacher. Je sais que pour ma part, quand ça va mal, j’ai tendance à trop penser et je finis par être un peu plus lent. Il faut idéalement penser avant et simplement jouer ensuite, sans trop compliquer les choses. »

« JE N’ÉTAIS PAS EN DÉTRESSE PSYCHOLOGI­QUE, J’ÉTAIS JUSTE FRUSTRÉ ! » – Carey Price

Antti Niemi obtiendra le départ face aux Sabres cet après-midi, alors que Price jouera contre les Bruins demain.

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