Catherinedorion, la superstar
Catherine Dorion est devenue la nouvelle vedette et la voix la plus entendue de Québec solidaire. Elle a atteint en peu de temps le statut d’une superstar de la politique.
Bien sûr, elle a été dénoncée et durement critiquée pour sa façon cavalière d’aborder le dossier du troisième lien. Faire dire à des gens qui ne comprennent pas le français que le troisième lien, « c’est de la marde », ça ne fait pas très sérieux. Ce n’est pas vraiment grave non plus.
Cette communication discutable lui a néanmoins procuré une visibilité à rendre jaloux tous les nouveaux ministres du gouvernement. Même chose pour sa comparaison entre le troisième lien et la cocaïne. Même sa réponse à ses détracteurs sur Facebook devient une nouvelle nationale !
UN SUCCÈS !
Ne vous méprenez pas. Selon les standards de 2018, son ascension sur la scène publique doit être considérée comme un immense succès. Digne d’être enseignée dans les facultés de communications.
Elle utilise ses supporters comme les ailes d’un ange. Elle se sert de ses détracteurs comme du carburant à fusée. Pour être propulsée vers le haut de la scène.
Même l’acquisition de son véhicule a provoqué un débat public. Est-ce qu’une écologiste radicale qui pourfend l’amélioration du réseau routier peut posséder un petit VUS quatre roues motrices à essence ? Ses détracteurs l’ont dénoncée. Hypocrisie ! ont-ils dit.
Personnellement, je crois qu’on a tout à fait le droit de parler de l’environnement et de conduire n’importe quel véhicule. On parle bien d’une transition énergétique à opérer sur quelques décennies. Il faut demeurer réaliste et raisonnable.
C’est peut-être là que le bât blesse pour la nouvelle députée. On ne peut pas exiger un jugement réaliste et raisonnable du public par rapport à sa propre vie et en même temps être absolutiste, radicale et intransigeante dans tous les dossiers publics.
STATUT DE VICTIME, NOUVEAUX APPUIS
Quoi qu’il en soit, l’épisode de la petite Subaru lui a valu une autre vague de sympathie. Il fallait voir les appuis et les expressions d’admiration déferler sur les réseaux sociaux, de la part de bonzes de la gauche et de voix importantes du monde de médias.
Certains exigent que tous fassent preuve d’un plus grand respect envers la députée de Taschereau. J’en suis. J’ai d’ailleurs un respect naturel pour toute personne qui a le courage de mettre son nom sur un bulletin de vote et qui obtient la confiance des électeurs.
Cependant, le respect se vit mieux dans la réciprocité. Dans sa façon d’aborder un enjeu comme le troisième lien, madame Dorion fait-elle preuve de beaucoup de respect et de sensibili- té pour les hommes et les femmes qui vivent l’enfer de la congestion en se rendant gagner leur vie ?
Quoi qu’il en soit, son succès est si grand que le gros problème est devenu le suivant : elle éclipse largement les autres visages de QS. À côté d’elle, le carré rouge Nadeau-dubois n’a plus l’air d’un révolutionnaire, mais d’un servant de messe timide.