Le Journal de Quebec

Le virus quifait perdre le contrôle du corps

- HUGO DUCHAINE

Deux hommes qui ont contracté le virus du Nil cet été ont été surpris par la force avec laquelle la maladie les a terrassés, leur faisant perdre toute force musculaire pendant des semaines. L’un d’eux a même le bras gauche toujours paralysé.

« J’ai perdu le contrôle de mon corps », souffle Marco Pellerin, âgé de 51 ans, se souvenant du moment où il a eu peur de mourir.

Le bras gauche de ce contremaît­re demeure paralysé trois mois plus tard. Mais ses doigts ont récemment recommencé à bouger, dit-il, gardant espoir.

Le virus a aussi paralysé son visage, qui revient lui aussi tranquille­ment à la normale.

« Je ne souris pas égal », explique-til, avec 45 livres en moins depuis qu’il a été malade.

Ses médecins estiment qu’il a été piqué par un moustique autour du 31 août, chez lui, à Terrebonne. Les premiers symptômes seraient apparus deux à trois jours plus tard, alors qu’il était à Cuba.

Rapidement, les douleurs sont devenues insoutenab­les. Il a été transporté d’urgence dans un hôpital à Holguin, sur l’île des Caraïbes.

Il est resté sept jours à l’hôpital, presque toujours inconscien­t à cause de l’encéphalit­e causée par le virus.

Un médecin l’a ensuite rejoint pour l’accompagne­r en avion afin de rentrer au Québec. Il est resté 23 jours à l’hôpital de Terrebonne avant de reprendre des forces.

MÉDECINS PERDUS

À Montréal, où au moins 43 personnes ont contracté le virus, Christian Houle se souvient de l’incompréhe­nsion que son état semait dans le visage de ses médecins.

Greffé du foie, il s’est présenté à l’urgence dès qu’il a commencé à faire de la fièvre. Il est finalement resté près de trois semaines et a subi toute une panoplie de tests.

« Même pour des maladies rares, des infections transmissi­bles sexuelleme­nt et par le sang [les médecins] étaient très perdus, ils n’avaient aucune idée », dit-il, saluant toutefois leur diligence.

Le virus lui a fait perdre toute force musculaire, se rappelant comment il tombait par terre dès qu’il essayait de sortir du lit.

POURQUOI CET ÉTÉ ?

L’institut national de santé publique du Québec mènera des analyses approfondi­es des données de surveillan­ce cet hiver afin de comprendre pourquoi le virus a frappé aussi fort cet été.

En attendant, la médecin-conseil chargée du virus du Nil occidental, Alejandra Irace-cima, rappelle d’être vigilant.

« Le virus du Nil est là pour rester, il est partout dans la province », fait valoir la Dre Irace-cima, rappelant l’importance d’utiliser du chasse-moustiques.

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