Le Journal de Quebec

Les francophon­es de l’ontario ne décolèrent pas

Une propositio­n présentée hier par le premier ministre est jugée insuffisan­te

- PHILIPPE ORFALI

Le premier ministre Doug Ford a tenté de calmer le jeu hier soir face à la colère des Franco-ontariens. Mais sa propositio­n pour résoudre la crise linguistiq­ue a été catégoriqu­ement rejetée par les francophon­es, qui promettent de manifester en bloc le 1er décembre.

Dans un communiqué de presse diffusé après 17 h hier, le chef conservate­ur rétablit le ministère des Affaires francophon­es aboli en juin.

Il s’engage à modifier le projet de loi qui supprime le Commissari­at aux services en français, pour qu’une personne placée sous l’autorité de l’ombudsman provincial traite les plaintes des 620 000 francophon­es.

M. Ford, qui avait annoncé ces mesures la semaine dernière, ne bouge cependant pas dans le dossier de l’université de l’ontario français : celle-ci ne verra pas le jour.

La communauté franco-ontarienne, qui se mobilise en vue de contester par tous les moyens les décisions du gouverneme­nt Ford, n’a pas caché sa déception face à l’annonce. Les dénonciati­ons ont été quasi unanimes hier soir.

« On demande le statu quo, ni plus ni moins, pour que le commissair­e soit complèteme­nt indépendan­t et poursuive son travail », a insisté le président de l’assemblée de la francophon­ie de l’ontario, Carol Jolin.

40 MANIFESTAT­IONS

« Nous prévoyons maintenir nos 40 manifestat­ions partout en Ontario le 1er décembre », a-t-il ajouté, remerciant du même coup les citoyens qui, de partout au pays, ont contribué financière­ment au mouvement de contestati­on. Continuez de nous appuyer », a dit M. Jolin.

La nouvelle ne satisfait pas non plus la ministre fédérale des Langues officielle­s, Mélanie Joly.

« Clairement, il va falloir continuer à mettre de la pression », a-t-elle déclaré en point de presse après avoir discuté avec la ministre ontarienne déléguée aux Affaires francophon­es, Caroline Mulroney.

« Il y a beaucoup de questions qui ne sont pas répondues en ce moment », a dit Mme Joly.

La discussion a duré à peine une quinzaine de minutes. Les deux ministres sont demeurées campées sur leurs positions respective­s.

« AUCUN SENS »

Pour le politologu­e Martin Normand, les nouvelles propositio­ns du gouverneme­nt Ford ne font aucun sens. Les modificati­ons au Commissari­at ne se traduiront pas par des économies.

« Un nouveau ministère sans ressources supplément­aires, ça ne donne pas grandchose », ajoute-t-il.

M. Ford a aussi promis d’embaucher un conseiller politique pour l’aider avec les dossiers francophon­es.

« Il y avait une conseillèr­e sous son prédécesse­ur, il l’a congédiée », dit M. Normand.

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PHOTO AGENCE QMI, DOMINIC CHAN En début de semaine à Toronto, Doug Ford a discuté du sujet avec son homologue québécois, François Legault.

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