Le Journal de Quebec

Les sapins de Noël naturels se font déjà rares dans la province

La demande est grande cette année avec la neige hâtive et les besoins des Américains

- DOMINIQUE SCALI ET HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Devant la demande accrue des Américains et la neige hâtive, plusieurs producteur­s et commerçant­s de sapins de Noël du Québec craignent de ne pas avoir suffisamme­nt d’arbres pour répondre aux besoins de leurs clients.

« On a tous de la misère à avoir des sapins », lance le copropriét­aire de Floralies Jouvence, à Québec, Jean-paul Daoust.

Même chose du côté de Laval, alors que des sapins commandés de la Beauce tardent à arriver. Au kisoque Grover, seulement la moitié des 2000 sapins ont été livrés.

Le commerce n’est ouvert que depuis mercredi, mais là aussi on prévoit déjà une potentiell­e pénurie d’ici Noël.

« C’est possible qu’on en manque, avoue un employé au kiosque, Robert Boivin. Il y a beaucoup de demandes. Avec la neige, le spirit est là ! »

« C’est vraiment un gros problème [la pénurie]. J’ai jamais vu ça », dit Patrick Roy, qui tient un kiosque au marché Atwater, à Montréal.

Son entreprise, Les Sapins de Noël Patrick et Noël Roy, a reçu 500 arbres de moins qu’à l’habitude cette année et il craint d’en manquer

D’autant plus que la demande est anormaleme­nt forte pour un mois de novembre en raison de la neige précoce. « Il y a une frénésie qu’on n’a pas habituelle­ment », remarque-t-il.

UNE PREMIÈRE

Vendredi dernier, M. Roy a déchargé sa première cargaison de sapins naturels sous la neige.

« C’est la première fois que ça m’arrive et je suis stupéfait, dit-il. J’ai l’impression d’être un 23 décembre. »

« Si on compare à la même période, l’an passé, on a déjà 70 % plus de ventes », souligne le président de Bôsapin à La Patrie, en Estrie, David Thibeault.

L’industrie connaît une forte croissance ces dernières années, indique le coprésiden­t de l’associatio­n des producteur­s d’arbres de Noël du Québec, Jimmy Downey.

APPROVISIO­NNEMENT

Entre 400 000 et 600 000 arbres de Noël sont vendus dans la province lors de la période des Fêtes.

Mais le Québec exporte également environ 1,5 million de sapins naturels par an aux États-unis.

Et ce nombre pourrait augmenter de près de 20 % durant les prochaines années, avance M. Downey.

C’est que la Caroline du Nord et la Caroline du Sud ont cessé de produire des sapins dernièreme­nt, ce qui entraîne une plus forte demande de nos voisins du Sud, principale­ment pour approvisio­nner des villes importante­s situées près du Québec, comme New York.

« Il y a aussi le taux de change qui fait en sorte que c’est payant pour les Américains de venir acheter des sapins chez nous », ajoute M. Downey.

Cette année, les consommate­urs québécois devraient néanmoins pouvoir trouver un arbre de Noël naturel.

« Mais peut-être pas aussi beau qu’ils le voudraient », prévient M. Roy. —Aveclacoll­aboration

d’alexdrouin

 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Robert Boivin, qui travaille au kiosque Grover, à Laval, a constaté que les sapins de Noël naturels se vendent très rapidement cette année. La forte demande américaine ralentit aussi la livraison de son fournisseu­r en Beauce.
PHOTO CHANTAL POIRIER Robert Boivin, qui travaille au kiosque Grover, à Laval, a constaté que les sapins de Noël naturels se vendent très rapidement cette année. La forte demande américaine ralentit aussi la livraison de son fournisseu­r en Beauce.

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