LE CARNET DE LA SEMAINE
FRANGLAIS CONSERVATEUR
Les conservateurs d’andrew Scheer n’ont pas été très habiles dans l’affaire des coupes dans les services aux francophones. La « merde volant en escadrille » (célèbre phrase de Jacques Chirac), vendredi, ils ont oublié de traduire un mot clé d’un message Facebook où ils critiquaient le gouvernement libéral et plus précisément la mise à jour économique du ministre canadien des Finances, Bill Morneau. En citant un passage du journal le Financial Post, le PC se demandait si le gouvernement se « soucie de la competitiveness » (SIC). Après que la Zoneassnat du Journal eut signalé la coquille, la publication a « faded away »!
«DONT»M.LEGAULT,«DONT»
Pas facile de parler français en public sans trébucher. Il faut être indulgent, j’en sais quelque chose. (Me réécouter est parfois une torture.) Il reste qu’à l’assemblée nationale, nos oreilles saignent souvent. Cette semaine par exemple, notre premier ministre a carrément dit : « L’autre dossier “que” je veux vous parler. » « Dont », M. Legault, « dont » ! Autres douleurs : j’ai entendu la ministre Geneviève Guilbault, dont le français est très précis, parler de l’« Assemblée législative ». Euh, celle-ci est nationale depuis 1968 ! Enfin, j’ai noté le début d’une phrase de la ministre de la Justice, Sonia Lebel, une autre qui maîtrise habituellement très bien le français : « J’ai certains enjeux au niveau de voir... » Aïe !
JOURNALISME FRANGLAIS
Je profite de la crise linguistique en Ontario et du congrès de la Fédération professionnelle des journalistes pour souligner certaines habitudes linguistiques dans nos rédactions qui hérissent le poil des #mononc101 comme moi. Alors que dans nos textes, nous sommes souvent de fiers francophones ; alors que nous tentons d’éviter anglicismes et mots anglais, il en est tout autrement dans notre langage quotidien au moment de la production. Pensons à ceux-ci : « lead », « front », « side », « spread », « breaking news », « follow », « scrum », « photo op », « pool média », « pre-tape », etc. Un journalisme en français est possible !